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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 18:40
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24 août 2016 3 24 /08 /août /2016 14:59

 

Voici mon blog :

 

Si vous rencontrez des blancs, quittez le blog et revenez-y, les photos devraient alors revenir (ou alors cliquez sur les blancs). Parfois aussi il faut attendre plusieurs secondes pour qu'elles apparaissent.
Les caractères en gras dans le premier article sur Wagner ne signifient rien de particulier, seulement je n'arrive pas les corriger! Ca doit faire partie des mystères et des charmes de l'informatique!

 

Ne négligez pas non plus les "pages" (à droite de cet écran) : certains sujets vous intéresseront, vous amuseront ou... vous irriteront!

 

 

 

Actualité : J'ai sorti un livre avec mon confrère Agalmar. pour se le procurer et voir la présentation cliquer sur :

https://www.publibook.com/je-reste-avec-vous-agalmar-scribe-b-cousin.html/

 

 

 

Et pour une présentation rapide du bonhomme :

http://bernardcousin.com

Voir les commentaires

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 08:51

 

 

 

 

 

-       Présentation :

 

-      Un grand moment créatif dans ma vie

 

-     Mes vocations

 

-   Les peintres du cosmos

 

-     L'inspiration chez Richard Wagner

 

-     LE SENS INTIME DE LA TETRALOGIE DE WAGNER

 

 

La grande majorité des photos sont agrandies (ou passent en grand écran) en cliquant dessus - même si ce n'est pas spécifié).

 

 

 

 

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 08:06

bernard

Je suis entré au Centre d’Art Dramatique de la rue Blanche à l’automne 1963 après avoir travaillé un an à la « Communauté théâtrale » de Raymond Rouleau et Yves Brainville (excellents professeurs au demeurant !)

Tous les personnages pittoresques de la rue Blanche ont déjà été écrits par d’autres et je n’y reviendrai pas.

Mais c’est sûr que cette époque de formation où on faisait du théâtre de 10 h du matin à 17 h (plus les extras qu’on pouvait faire le soir) fut une grande période créative et un grand plaisir.

Il est vrai qu’après l’annonce des « reçus » Melle Lehot nous disait : « On vous a accepté non pas parce que vous étiez les meilleurs mais parce que vous étiez les moins mauvais » ! Quel accueil !

J’ai été distribué dans la classe de Jacques Henri Duval qui était grand comme moi et qui m’a appris, du coup, à ne pas trop gesticuler en scène. C’était un bon comédien mais il est parti trop tôt…

 

 

 

Capture-d-ecran-2011-08-21-a-20.48.58.pngCapture-d-ecran-2012-09-10-a-08.57.04.png

 

 

 

Cependant dès la 2è année je demande à entrer au cours renommé d’Henri Rollan. Dans tout ce que je viens de lire comme témoignages sur ce grand comédien les avis sont unanimes : l’excellence ! Certes il ne me convenait guère car lui, était plutôt petit et faisait de grands gestes  (alors que Duval m’avait appris à en faire peu) mais la culture de Rollan, son humanisme et son immense amour de la langue française nous fascinaient tous. Sa diction était unique et on la reconnaissait entre mille. (Son écriture aussi d’ailleurs – un peu à la Erik Satie…)

Ses cours se passaient ainsi : « Bon ! ben qui passe ? » commençait-il.

Un ou une volontaire se levait, suivaient deux ou trois répliques rapidement interrompues par H. Rollan. Alors il parlait, il parlait, du personnage, de l’auteur, du style, des expériences personnelles, des souvenirs, il établissait beaucoup de correspondances avec la musique, il nous faisait souvent rire. Ca pouvait durer 30 ou 40 minutes. Puis ensuite il s’arrêtait et disait : « Bon, ben, maintenant vas-y ! » Et il est vrai que la scène changeait !

Henri RollanJe veux signaler aussi qu’un coffret souvenir, après sa mort a été réalisé par Jean Périmony. Bien sûr ce sont des disques vinyles, (comme on dit maintenant) et il y avait une belle iconographie et je joins ici en PJ l’une de ses plus belles photos de cette époque. Nous avions 20 ans et nous ne rendions pas compte combien il était déjà âgé (il était né en 1888 !) et très malade. Bien sûr nous allions régulièrement l’entendre dans son grand rôle de l’époque « le Cardinal d’Espagne » à « l’usine nationale » comme il appelait alors « le Théâtre Français ».

Je possède encore un enregistrement d’un de ces cours : (la première scène de : le jeu de l’Amour et du hasard – Néron et Junie – le médecin malgré lui et lui-même dans un extrait du Cardinal Cisneros). C’est sur K7 et CD mais tout à fait audible. Quelle émotion quand je l’écoute : c’est vraiment la voix d’outre-tombe ! 

 

 

 

 On peut dire – et on le ressent nettement dans les témoignages déjà écrits – que les élèves « qui ont eu »  Rollan comme professeur en ont été marqués à vie. C’est comme une filiation que nous avons reçue, une filiation de la bonne diction française de « l’art de bien dire » selon ses propres termes. Il était très respecté (mais assez coléreux aussi) et je me considère personnellement comme possesseur d’un héritage de l’art de bien dire que je tâche encore actuellement de communiquer.Capture-d-ecran-2011-08-20-a-16.00.58.png 

J’avais aussi comme professeur d’ensemble Jean Meyer – qui m’avait « à la bonne » étant aussi grand que lui – et qui m’a fait comprendre bien des choses sur Molière (dont il était spécialiste) sur l’art de dire et de jouer Molière, dans un certain mouvement, sans trop s’attarder sur des subtilités et tout cela donnait du dynamisme et du rythme à la scène. Bien sûr il connaissait les différentes éditions de Molière, les bonnes et les moins bonnes et nous en instruisait.

Je n’ai jamais compris qu’on ait donné le cours de diction et de poésie à Robert Manuel qui convenait plus pour faire travailler la comédie.

Capture-d-ecran-2014-11-11-a-17.56.42.pngBien sûr j’ai été aussi distribué dans plusieurs spectacles montés par René Dupuy et par Jean Meyer lui-même.

Je parle dans mon site (bernardcousin.com) des conditions d’entrée bien plus difficiles que maintenant puisqu’on n’entrait qu’en simple auditeur (sans couverture sociale !) et ce n’était qu’au bout d’un an, après un examen, qu’on avait véritablement le statut d’étudiant ! Les élèves comédiens d’aujourd’hui ont bien de la chance !

Bien que beaucoup décrivent une ambiance bon enfant et cordiale la discipline de la rue Blanche était cependant très scolaire et assez stricte ! Il y avait un « surveillant général » et des punitions (par exemple recopier en entier un classique). Ca paraît incroyable de nos jours ! Il y avait aussi l’appel de tous les élèves deux fois par jour ! Et des interphones dans les classes permettaient à Melle Lehot de nous surveiller, depuis son bureau, pour savoir si on travaillait véritablement ! Et si ce n’était pas le cas elle nous rappelait à l’ordre par ces hauts parleurs répartis dans chacune des salles !

Il y avait aussi des chahuts ! J’ai beaucoup chahuté Paul Blanchard qui était bien intéressant cependant et à la cantine j’ai lancé un « petit suisse » sur « le surveillant général » ce qui m’a fait passer en conseil de discipline et exclure de la cantine !

Et puis ensuite le « Centre d’Art Dramatique » est devenu l’ENSATT et j’ai dû passer à 40 ans le concours de sortie pour des raisons professionnelles !

 

Retrouvailles à la Comédie Française 50 ans après!!! (juin 2011)

- cliquer pour agrandir -

 

 

Capture d’écran 2013-05-12 à 21.48.02

De gauche à droite : ? Melle Lehot, Rosine Proust ? Bernard Cousin,

Gilles Blumenfeld, Dany Weil, Alain Macé

 

 

Un grand moment créatif dans ma vie

De droite à gauche : Jean Meyer, Henri Rollan,

assis André Gide évidemment,

debout derrière lui Renée Faure je crois.

 

 

 

 

Un grand moment créatif dans ma vie

Le plus grand : Alain Feydeau,

à droite Henri Rollan tel que je l'ai connu

(et "tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change" comme a écrit Mallarmé qu'il aimait tant et dont il m'a refilé le virus!)

 

https://soundcloud.com/b_cousin/le-tombeau-dedgar-poe-1

 

in :

 

http://bernardcousin.over-blog.com/pages/Bernard_COUSIN_DECLAMANT_-8805108.html

 

 

 

 

Ci-dessous une caricature de Henri Rollan d'un auteur inconnu.
C'est mon collègue et ami feu Jean-Pierre Savinaud qui en est l'unique propriétaire et qui me l'a envoyé bien amicalement.

Un grand moment créatif dans ma vie
Un grand moment créatif dans ma vie
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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 11:30

 

 

LA VOCATION

 

Bernard COUSIN

 

Et j’ai tout de suite envie de continuer le titre en disant « la vocation théâtrale de Wilhem Meister » première ébauche de tout le cycle célèbre de Goethe : « les années d’apprentissage de Wilhem Meister »Goethe-copie-3.jpg suivi des « années de pèlerinage ».

Dans « la vocation théâtrale » Goethe (à qui on a offert, enfant, un théâtre de marionnettes) raconte comment vient, à Wilhem Meister, sa vocation, à savoir : par les marionnettes.

Une petite remarque en passant : les marionnettes peuvent en effet jouer un grand rôle chez les comédiens puisque Gaston Baty (1885 – 1952 - et membre du Cartel avec Jouvet, Pitoëff et Dullin-) terminera sa carrière avec les marionnettes (et même avec Guignol !). On peut donc dire que Wilhem Meister commence là où finit Baty…

Quant à moi mon premier souvenir de théâtre – je devais avoir dans les dix ans – remonte à une salle de patronage (la salle Stella) où, je ne sais quelle troupe jouait « les Plaideurs » suivi d’une Tragédie (je ne sais plus laquelle) mais ma tante m’y avait tout de même envoyé pour « les Plaideurs ». Or le souvenir que j’ai de cette représentation est tout de même très particulier : j’étais au premier rang et l’acteur tragique, en rhingrave, jouait sans slip (comme on le faisait en effet, paraît-il au XVIIè siècle pour imiter les Anciens) et j’ai été très étonné de ce que je voyais par en-dessous mais sans en être ni choqué ni traumatisé ! Mais après plus de 50 ans je m’en souviens encore ! Ma pauvre tante ! Si tu savais où tu m’avais envoyé !

Je dois préciser que mon éducation d’enfant fut stricte et sévère. eglise breureyBien que mes parents fussent tendres et affectueux j’étais souvent chez ma grand-mère maternelle, bigote, quasi Janséniste, qui me faisait dire maintes prières et servir la messe (déjà le goût du rituel) quant à ma tante, quand j’avais bien travaillé, elle me donnait, pour me récompenser à lire le soir, au lit… une tragédie de Racine ou de Corneille !Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.29.50.png

Capture d’écran 2012-03-22 à 14.30.54Mais arrivons aux choses plus sérieuses : donc dans ma ville natale peu de représentations théâtrales.

Le destin alors m’envoie suivre ma tante  à Gray, petite ville de Hte-Saône près de Dijon, Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.31.19.pngoù là passait régulièrement « la Comédie de l’Est « (maintenant Théâtre National de Strasbourg)  dirigée alors par Hubert Gignoux (mort récemment en 2009 je crois). Le théâtre, un beau petit théâtre à l’italienne, était en face du pensionnat de jeunes filles que dirigeait ma tante. Il n’y avait qu’à traverser la rue ! Il y a de ces hasards et de ces chances ! C’est là que j’ai eu ma première formation théâtrale : Giraudoux, Racine, Anouilh, Pirandello, Claudel, Corneille, Molière évidemment, Ibsen, Hugo (« Mille francs de récompense » – découvert par Gignoux je crois), Marivaux, Tchékov etc… et bien sûr l’auteur préféré de Gignoux : Dürenmatt, mais j’y reviendrai.

 

Mon premier « coup de foudre » fut avec « le mariage de Figaro » (avec les chansons de Beaumarchais). J’ai été bouleversé et je me souviens être allé, seul, pendant l’entracte, pleurer en caressant les énormes camions nécessaires à toute grande tournée, garés derrière le théâtre. Là se situe, je crois ma véritable vocation sans avoir encore formulé nettement que je voulais être comédien (je n’avais que quinze ans !).

 

Parlons donc de la vocation puisque nous y sommes. La véritable vocation se traduit, à mes yeux et telle que je l’ai vécue, certes par un « coup de foudre » (pas un « coup de tête » - je dis bien un « coup de foudre », pour reprendre le langage amoureux car c’est bien de cela qu’il s’agit) mais par un retournement complet de tout l’être et de tous ses repères : Je veux être comédien, il n’y a que ça qui compte, et il n’y a que ça qui puisse agir sur le monde !

Certes c’est un ressenti romantique mais n’est-ce pas ainsi que raisonnaient et agissaient jadis Beethoven, Berlioz, Wagner, Scriabine et les auteurs romantiques français qui tous ont fait de la politique ?

Pour Wagner on a le beau film de Werner Herzog « La transformation du monde en musique », pour  Scriabine, lui, voulait sauver l’humanité et la rédimer par des symphonies extatiques accompagnées de couleurs et de parfums. Il aurait même voulu que le public se caresse durant le concert ! [1]

 

Scriabine, sonate N° 9 dite "messe noire"


https://www.youtube.com/watch?v=Nue8eSG-8sI

 

voir aussi : http://bernardcousin.over-blog.com/2018/12/scriabine-et-sa-mystique.html

 

Je ne serai, plus tard, jamais attiré par le théâtre engagé (style Brecht – que j’ai lu cependant entièrement-), le niveau d’inspiration me suffisait. (Mais je suis quand même un enfant de la décentralisation et du Théâtre populaire. Je n’ai jamais connu Vilar mais j’ai connu le TNP de G. Wilson.)

J’avais déjà pour le théâtre les mêmes idées qu’émettait Berlioz: « (pas) d’amateurs ignorants et superficiels qui veulent que l’art les amuse et n’ont jamais soupçonné qu’il eût une plus noble mission ».Berlioz21

Mais revenons à Dürenmatt avec « la visite de la vieille dame ». C’est là que j’ai vu pour la première fois une « artiste parisienne » de grande classe : Valentine Tessier. Alors, oui, là, j’ai senti une autre dimension apparaître. Non pas que les spectacles du CDE aient été médiocres, mais soudain un autre niveau me sautait aux yeux. Nous y reviendrons avec une autre actrice.[2]

Passé le bac philo, je file à Strasbourg où mon père voulait que je fasse mon droit pour reprendre l’Etude paternelle. Et je dois dire que si j’ai été assidu le premier trimestre, seuls les cours de criminologies[3] m’intéressaient et bien sûr ceux de diction (donnés pour les futurs avocats) par le professeur de la classe d’art dramatique du réputé Conservatoire de musique de Strasbourg, Antoine Bourbon, tellement bavard et alambiqué qu’on ne comprenait rien à ses cours ! J’obtins cependant le 1er accessit à l’unanimité avec « le sous-préfet aux champs » et… « Miquette et sa mère » de Flers et Calliavet (qui a été tourné par Bourvil). Je n’étais alors qu’un grand dadet !

Dans le jury il y avait Hubert Gignoux !Capture-d-ecran-2012-03-22-a-14.38.35.png

Et je présente tout de suite l’entrée à l’école du CDE avec la scène du fossoyeur d’Hamlet – qui ne me convenait pas du tout -  et le monologue de Figaro. On me trouve du talent et je suis immédiatement reçu à l’école du CDE. Où je n’entrerai finalement jamais – ce qui m’attirera les foudres du dit Gignoux…

J’assiste cependant à l’audition de sortie de l’école du CDE de ce temps-là (on doit être en 1961) avec le premier acte de « En attendant Godot » : bouleversement intégral et confirmation de ma vocation !

Je fais alors ma première radio et ma première TV en direct (l’ambiance d’une dramatique en direct ! je crois que c’est réellement électrique) !….
Malheureusement (ou heureusement) pendant ce temps là je fréquentais deux comédiens (un homme et une femme). Et là encore je me rends compte d’une certaine façon de jouer que je ne connaissais pas. La comédienne était une ancienne vedette du cinéma muet Alice Field, pocharde au vin blanc dès le matin. Mais quelle impression, quelle force, quelle verve ! Tout est différent du CDE (que ces deux là n’aimaient pas). Et puis ils me disent : « tu sais, tu vas entrer chez Gignoux, mais c’est un enterrement de 1è classe », présente-toi plutôt rue Blanche.Capture-d-ecran-2012-03-22-a-14.40.07.png

Quoiqu’ébranlé je pars pour Paris. Je commence à travailler à la « Communauté Théâtrale » de et avec Raymond Rouleau et un excellent comédien (qui fut donc mon premier grand professeur : Yves Brainville[4]). J’entre rue Blanche en septembre 1963 dans la classe de Jacques Henri Duval ( qui est mort très jeune).

Duval, grand et mince, comme je l’étais, me convenait bien mais en deuxième année je choisi quand même Henri Rollan qui avait la réputation extraordinaire d’excellence, pour le jeu et la diction.Henri-Rollan.jpg

Mes autres professeurs ont été Robert Manuel et René Dupuy longtemps propriétaire de plusieurs théâtres à Paris (je ne sais plus lesquels – Grammont – actuellement fermé et d’autres.)

Je m’entends bien avec Jean Meyer (grand comme moi) qui n’était déjà plus au Français mais qui était tout de même directeur de la rue Blanche et professeur d’ensemble rue Blanche et au Conservatoire[5]. Il m’a appris beaucoup de choses sur la façon de jouer Molière, le rythme, les vers, les diverses éditions etc… Sur Giraudoux[6] (qu’on ne joue heureusement plus) il avait une théorie de mélopée assez étrange à laquelle on ne comprenait pas grand chose et qu’il nous disait venir directement de Jouvet dont il avait été l’élève.

Sur la petite carrière que j’ai faite je ne m’étendrai pas puisqu’il s’agit ici de vocation et non pas de CV. Il suffit que je dise que je rencontre au Centre Jean-Louis Thamin avec qui j’ai joué, chanté et dansé jusqu’en mai 68 où j’ai entièrement perdu toutes mes relations. Mais ceci est une autre histoire.

Pendant ce temps là j’achète, sur un coup de cœur, « A l’affût des étoiles » de Pierre Bourges que je range soigneusement dans ma petite bibliothèque d’alors et qui y dormira jusqu’en 1977 environ !

 Capture-d-ecran-2012-03-22-a-14.43.44.png

 

Jouant dans des troupes de plus en plus médiocres j’entre presque par hasard et subitement, comme animateur théâtral dans les établissements scolaires de la Région Parisienne. C’est sans doute un échec théâtral mais finalement c’est pour mon plus grand bien car j’ai enfin un salaire stable avec tout ce qui s’en suit.

Cependant je vole ensuite de mes propres ailes, en écrivant, montant et jouant un répertoire de théâtre mystique voulant – comme les musiciens énoncés précédemment – élever spirituellement un vain peuple. Viennent alors les adaptations théâtrales de « Zanoni » de Bulwer Lytton (vaguement Rose-Croix), la Divine Comédie en mélangeant comédiens et projections des

gravures de Gustave DoréCapture d’écran 2012-02-21 à 09.26.58 (peut-être mon plus beau spectacle) Les Amours musicales de Robert et Clara Schumann (avec France Pennetier au piano), la Bhagavad Gîta, et ,comble de non théâtralité, « Les hymnes à la nuit » de Novalis.

 

 

Mais surtout j’invente les « Célébrations théâtrales » et particulièrement la « Célébration de la Nature et de la Nuit » donnée une nuit de 21 juin dans un grand parc privatif avec des textes de Goethe, Edouard Schuré, Hölderlin, Virgile et l’hymne d’Akhnaton récité au Soleil levant.

Je dois dire que ce fut splendide.

 

 voir CELEBRATION DE LA NATURE ET DE LA NUIT

 

Capture-d-ecran-2011-08-23-a-09.35.58.png

 

Invocation aux ombres du sépulcre (V. Hugo)

 

 

Capture-d-ecran-2011-08-24-a-11.42.52.png

 

Rituel Orphique (Ed. Schuré)

 

Je dois préciser que l’une des caractéristique de mes pièces était d’interdire tout applaudissement – même à la fin. Il n’y avait d’ailleurs pas de salut non plus. Tout ça était évidemment inspiré de Parsifal à Bayreuth où Wagner voulait qu’on n’applaudisse pas.[7]

 

Entre temps je me marie et un jour je dis à mon épouse : « Tiens si nous faisions de l’astronomie ? » Elle est d’accord. On retrouve ce livre oublié dans ma bibliothèque et on décide d’aller au « Palais de la découverte » (déjà) demander des renseignements sur une petite lunette qu’on voulait acheter.Capture-d-ecran-2012-03-22-a-14.47.08.png

A partir de ce moment (on était en été) commencent de longues nuits d’observation durant lesquelles avec cette minuscule lunette, posée sur une table branlante, je pars à la recherche de tous les objets Messier abordables par les amateurs.

Les objets Messier viennent, comme le nom l’indique, d’un catalogue d’objets peu lumineux établi au XVIIè S par un dénommé Messier qui voulait établir une liste de tous les objets peu lumineux connus afin de distinguer parmi eux, sans se tromper, le retour, alors prévu, de la Comète de Halley.Capture-d-ecran-2012-03-22-a-14.49.33.png

Quelle ardeur, quelle volonté, quel acharnement je mets à rechercher et à découvrir ces objets avec cette minuscule et mauvaise lunette ! Ah ! J’en voulais ! Je serais actuellement incapable de retrouver un seul de ces objets avec le même appareil ! Mais comment ai-je fait ?…

Et tout de suite j’organise des stages d’initiation à l’astronomie. Ils sont actuellement foison mais à l’époque il n’y en avait pas et j’ai été dans les premiers ! Ah ! J’ai dû dire beaucoup de bêtises, mais je montrais la Lune, les planètes et les étoiles doubles et les gens étaient ravis. Je montrais aussi le Soleil, observation hyper dangereuse – qui peut aller jusqu’à la cécité immédiate et définitive – et qui doit se faire avec un matériel approprié et fiable, ce que je n’avais pas ! Inconscience et enthousiasme de la jeunesse !Capture-d-ecran-2013-05-30-a-10.13.08.png

Mais ma foi, ça marche, j’organise de plus en plus de stages, je suis demandé de plus en plus et je fais des rencontres intéressantes. Tout ça en traînant les enfants qui s’adaptent fort bien à ce milieu créatif. Je découvre alors le monde des chercheurs en astronomie du CNRS, monde que je croyais très austère et qui est en réalité composé de personnalités très originales, fantasques mêmes. Je suis ravi. Je m’entends bien avec tout le monde et j’accroche bien avec ce milieu bardé de diplômes alors que je n’avais RIEN[8]. Je trouve alors qu’il y a un rapprochement à faire avec le monde du spectacle si original et non conventionnel. Ce qui me plaît bien. Donc là aussi (comme tout à l’heure avec les acteurs parisiens) je monte d’un cran et je découvre les grandes pointures de la recherche scientifique d’alors (maintenant tous à la retraite). Je les croyais hyper rationnels et noyés dans leurs équations mais pas du tout. Les idées de pointe étaient alors quasiment irrationnelles (la physique quantique était passée par là – la cosmogonie aussi) et je suis sous le charme.

Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.18.45.pngPar exemple jean Heidmann – que j’ai bien connu[9] – en était à établir des plans d’autoroutes sur la face cachée de la Lune pour relier les radiotélescopes géants qu’il voulait y installer !… Les chercheurs doivent pratiquer l’utopie…Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.20.05.png

Plus tard j’organiserai des stages d’été pour le CNRS en engageant moi-même ces grandes pointures qui m’impressionnaient tant.

Durant cette période je rencontre le directeur du Planétarium du Palais de la découverte et je lui pose la question audacieuse : « avez-vous besoin d’animateurs pour le planétarium ? » La réponse est immédiatement positive mais suivie d’un « mais ça ne permet pas de vivre » qui me déçoit (en effet je crois qu’à cette époque l’heure d’animation au Palais de la découverte était rémunérée 15 ou 18 francs !!!)

C’est alors qu’avec le culot de l’inconscience je me mets en disponibilité de l’Education Nationale pour être libre et prêt au premier appel du Planétarium qui m’émerveillait tant ! Quand on VEUT quelque chose il faut savoir prendre de telles audaces.

Pendant deux ans je n’ai été que vacataire à raison  d’une ou deux séances par mois !

La formation au planétarium fut longue et difficile. Et je n’ai pas été aidé. Bien entendu il fallait une excellente connaissance du ciel (que j’avais) une bonne connaissance du public (que j’avais – ayant animé des groupes de centaines de personnes durant les nuits d’été - et même d’hiver !- ). Il fallait aussi concevoir toute la séance – comme un spectacle - selon un plan traditionnel (toujours actuellement en vigueur : commencer par le ciel du soir puis bifurquer sur le sujet imposé), concevoir le texte, choisir et lancer les musiques et faire marcher le planétaire en tournant les boutons appropriés au bon moment. Synchroniser tout cela n’est vraiment pas évident et PEU y sont parvenus. Mon expérience de comédiens, évidemment m’a beaucoup aidé.

 

 

Il fallait donc concevoir, parler, enseigner et faire la régie ! Et tout ça dans le noir !

Une petite expérience à noter : au début de ma formation, seul dans ce grand planétarium aux 8000[10] étoiles étincelantes, pour la première fois, je fais tourner ce qu’on appelle le mouvement diurne, correspondant à la rotation de la Terre sur son axe et miracle ! et... le ciel m’a obéi : les étoiles se sont levées à l’Est et ce grand ciel a tourné sur mon ordre ! Pendant une seconde je me suis quasiment pris pour Dieu! Sensation étourdissante ! Ensuite les contingences techniques ont vite repris le dessus.

 sortie-palais-decouverte

 

(Mais vous ne verrez plus jamais ça. Le 28 juin 2019 tous les animateurs actuels et anciens (dont moi) nous nous retrouvions quasi tous - fait unique - pour « fêter » bien tristement la mort du planétaire.

 

https://share.icloud.com/photos/0EisHZKEtdF28fIa3k_yUtqyw

 

Le palais de la Découverte tout entier a fermé ses portes théoriquement jusqu'en 2025.
Pendant la fermeture du palais (qui devrait durer au moins jusqu’en 2024) il sera en partie et temporairement hébergé dans une structure au parc André Citroën bêtement intitulé "les étincelles", dans le 15è.
Note : cette fermeture est la conséquence d’une réfection totale du Grand Palais.

Il paraît qu'il  y a là un planétaire modeste mais très performant que je n'ai pu encore visiter...

 

 

 

Et puis un jour le miracle s’est produit ! Pour des raisons demeurées difficilement explicables le principal titulaire a été payé par la direction pour rester chez lui ! D’un seul coup, un poste s’est libéré, je suis passé d’une ou deux séances par mois à une ou deux séances par jour ! C’est là ma vraie entrée au Planétarium du Palais de la découverte : j’ai été pris sur contrat, d’abord à 50% puis à 80% puis à temps plein !

 

J’ai dit que mon expérience de comédiens m’a beaucoup apporté. En effet, avec les années j’ai conçu mes discours à la manière de la Comedia del’Arte ; c’est à dire que j’avais plusieurs centaines de phrases toutes préparées dans la tête et en fonction de l’évolution du discours, de l’état du ciel et des réactions (bonnes ou mauvaises) du public, je choisissais telle ou telle de ces phrases. Le canevas était là mais la manière de l’agencer dépendait de mon choix et de la nécessité du moment.Capture-d-ecran-2011-12-08-a-15.59.53.png

Un mot sur le public du Planétarium : il y a divers public : le public attentif et réagissant bien à tout (c’est le public idéal, rare), le public totalement silencieux : aucune réaction, silence total, on croit même qu’il n’y a personne dans la salle, c’est très déséquilibrant – et on  leur dit mais rien ne change ! - le public rieur (assez agréable quand les rires ne tombent pas mal à propos) le public terrorisé qui ne comprend rien à ce qu’on lui dit, à ce qu’on lui montre et à ce qu’il voit[11] ! et bien sûr hélas les scolaires chahuteurs12  !

 

Le placard qui me servait de bureau au Palais de la découverte!

 

J’ai appris aussi les techniques pour déjouer les pièges et les rosseries des questions du public. J’ai appris aussi à avouer mon ignorance dans certains cas : c’est ça l’honnêteté scientifique.

 

Je suis resté 15 ans au Planétarium. Pendant 10 ans je me suis amusé, à chaque séance, avec cet appareil formidable ( les cinq dernières années ont été moins brillantes à cause de l’ennui et de la routine).

Parmi mes séances préférées j’avais « la précession des équinoxes » (qui met tant en colère les astrologues)

 

http://bernardcousin.over-blog.com/la-precession-des-equinoxes.html

 

et j’en avais inventé quelques unes dont je suis particulièrement fier et que j’étais le seul à réaliser : aller sur l'équateur du Soleil voir les planètes se déplacer chacune à sa vitesse propre, aller sur Mercure pour voir la rétrogradation du Soleil[13], aller sur la Lune pour voir que la Terre ne s’y couche jamais et surtout sur Uranus où en 2030 le Soleil sera étoile polaire au zénith !

 Capture-d-ecran-2011-12-20-a-12.20.50.png

Mes buts principaux étaient d’apprendre à distinguer les étoiles des planètes, d’apprendre que toutes les planètes sont visibles à l’œil nu – jusqu’à Saturne inclus[14] - d’apprendre à retrouver l’étoile polaire qui indique toujours le Nord, qu’elle n’est pas l’étoile du berger (laquelle est la planète Vénus – que cette planète Vénus n’est pas toujours visible le soir mais qu’elle est alternativement astre du soir et astre du matin en passant par des phases d’invisibilité -). On pense, au Palais, que si le public ressort avec deux mots ou notions nouvelles, avec le désir de revenir ou d’approfondir et après avoir pris du PLAISIR, que le pari était gagné.

 

Donc deux vocations dans ma vie : l’une artistique en forme de coup de foudre et d’apprentissage sérieux et l’autre scientifique (mais toujours teintées par mes soins de poésie) avec une lente et nécessaire formation pour la connaissance scientifique que je n’avais pas.

Pour les séances consacrées aux « étoiles et aux galaxies » où je traitais surtout des distances je terminais par ces mots : « Blaise Pascal a écrit « le silence éternel des espaces infinis m’effraie » j’espère ne vous avoir pas trop effrayé mais au contraire vous avoir éclairé sur la grande architecture de l’Univers » 

 

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-02-07-a-11.55.50.png

   

 

"Psychologo" de ma fille Sophie-Héloïse présentant d'une manière symbolique différents aspects de ma personnalité.

Note : La musique reproduite au milieu des étoiles est la 1è partie du thème du "Wanderer" (en réduction pour piano) au 1er acte de "Siegfried" de Wagner. Cliquer pour agrandir.

 

 

Ceci ressemble certes un peu à des souvenirs d’ancien combattant mais peut-être est-il temps que je les fasse maintenant en espérant vous avoir autant intéressés que j’ai eu de plaisir à me les remémorer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Mais je préfère de loin le piano de Scriabine à son œuvre orchestrale.

[2] Je dois tout-de-même signaler que vers mes sept ans ma tante – toujours elle – m’avait emmené à la Comédie Française voir « le bourgeois gentilhomme » dans la belle mise en scène de Jean Meyer avec Louis Seigner évidemment – et à l’orchestre – car il y en avait un : André Jolivet  SYMBOLISME ET SOUVENIRS

[3]  Peut-être aurais-je aimé être commissaire de police. Les films policiers me fascinant toujours !… Mais mon intérêt pour ces cours de criminologie faisait peur à ma mère !

[4] Qu’on voit tout jeune dans « entrée des artistes » (avec Jouvet).

[5] La particularité des cours de Meyer était que toutes les filles en sortaient en larmes !…

[6] qui fut, ne l’oublions jamais «  ministre de la propagande » sous Vichy !

[7] La seule fois où j’ai autorisé les applaudissements fut avant une démonstration d’arts Martiaux (par Michel Coquet) et là, ce fut pour « chasser les mauvais esprits »…

[8] Je passerai plus tard le « diplôme Universitaire » en astronomie-astrophysique, du CNED (Centre National d’Education à Distance)

[9]  Puisque j’ai été le collègue de sa femme plusieurs années au Planétarium.

[10] En réalité 4000 par hémisphère.

[11] Certains publics terrorisés s’imaginaient même que le toit du planétarium s’ouvrait et qu’on voyait les étoiles en plein jour !

12 Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire les chahuts étaient moindres les dernières années qu'au début. Peut-être avions nous trouvé des techniques pédagogiques (et d'intimidations) efficaces!...

[13] Au cours d’une journée Mercurienne (plus longue que son année !)

[14] C’est-à-dire les planètes connues des Anciens et visibles à l'œil nu.

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 08:02
Un lever de soleil sur Mercure!

Un lever de soleil sur Mercure!

 

 

 

Ou encore :

 

« ces paysages du cosmos qui existent

et que l’Homme ne verra jamais »

 

Voir note A

Nous allons commencer par le commencement, le plus ancien : Lucien Rudaux (bien que le peintre de fiction qui m’enchante le plus soit Chesley Bonnestel que nous illustrerons plus loin)

 

Qu’est-ce qu’un peintre du cosmos ? C’est un peintre qui s’inspirant des données astronomiques exactes de son époque se projette – et nous projette – avec son pinceau et sesCapture-d-ecran-2012-11-07-a-08.19.35.png crayons - dans des lieux pour l’instant toujours inaccessibles à l’Homme. Par exemple les satellites des planètes de notre système solaire (ou d’autres imaginées. )

 

Je trouve par hasard sur un marché ce superbe livre (25 X 32) de 213 pages à la reliure magnifique et publié chez Larousse en 1937. Je l’achète pour une somme dérisoire (20 ou 30€ !) comme quoi on peut encore faire des affaires en ayant de la chance !

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-07-a-06.51.45.png

Voici donc quelques gravures publiées dans ce livre. Déjà elles font appel aux connaissances scientifiques de l’époque mais sans oublier la poésie et la part de rêve indispensable à mes yeux pour exalter la science fiction (et même la science tout court). La Lune est le sujet le plus illustré dans ce livre et j’ai décidé de choisir les illustrations les plus pédagogiques, qui vous feront rêver mais aussi réfléchir.

 

D’abord cette éclipse de Soleil par la Terre vue depuis la Lune :

 

eclipse-de-Soleil-par-la-Terre.png

 

Puis la Terre au ras de l’horizon lunaire[1] (à droite)

La-Terre-a-l-horizon-lunaire.png

 

 

 

 

 

 

Belle vue de Vénus sous les pinceaux de Lucien Rudeaux :

 

 

 

   
   
   

 

Mars-vu-depuis-ses-satellites.pngLa planète Mars vue depuis chacun de ses deux satellites Phobos et Deimos. (à gauche).

La taille apparente que présente la planète Mars depuis ses satellites est conforme à la réalité. Par contre Mars est ici encore représentée avec ses hypothétiques canaux qui n’étaient finalement qu’une illusion d’optique.

(nous sommes en 1937 !)

 

https://www.youtube.com/watch?v=Jmk5frp6-3Q

Les canaux de Mars! (avec un Soleil plus petit que sur la Terre) :

 

les-canaux-de-Mars.png

 

Et je termine par un beau travail d’imagination : une planète imaginaire éclairée par deux soleils de teintes différentes[2].

 

autour-de-Mira-Coeti.png

 

 


 

 

Abordons maintenant mon préféré Chesley Bonnestel. Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.26.11.pngIl est pour quelque chose dans ma vocation d’astronome car il possède au plus haut point la faculté de faire rêver : regardez sur la majorité de ses tableaux il y a des petits cosmonautes ! Les couleurs sont chatoyantes et vives (ce qui n’est sans doute pas le cas dans le cosmos et dans le système solaire où tout doit être plutôt gris…)

 

couverture du nouveau Bonnestel

Nous commençons par la couverture d’un livre récemment paru aux Etats-Unis et que je n’ai jamais pu me faire envoyer ! Sur ce livre la peinture sans doute la plus célèbre de Bonnestel : des cosmonautes sur l’un des satellites proches de Saturne (Mimas) qui apparaît envahissant le ciel avec l’ombre des anneaux projetée sur l’atmosphère Saturnienne ! Et toujours ces petits cosmonautes ! Jamais l’Homme n’ira jusque là. Je me souviens il y vingt ans on titrait et on faisait des conférences sur le thème « Dans vingt ans un homme sur Mars ». Où en sommes nous maintenant ? Très loin ! - Alors sur Mimas!... Ici Bonnestel a résolu le problème !

Nous voici donc installés à la conquête de Mars.

 

Voici Mars avec ses canaux – ici verdoyants et vus de la calotte polaire (qui existe bien) - et une atmosphère qui semble sympathique (durant l’été Martien le thermomètre peut dépasser le zéro centigrade !)

 

 Capture-d-ecran-2012-11-08-a-19.33.37.png

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais avant d’arriver sur Mars nos petits cosmonautes font un arrêt sur l’un de ses satellites (Phobos et Deimos)

 

Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.32.16.png

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.43.04.png

 

 

Et "amarsistent" enfin!

(en réalité le ciel n'est pas bleu mais rose saumon)

 

des-hommes-sur-Mars.png

 

 

 

Et ce sont des Américains bien sûr!

 

des-americains-sur-Mars.png

 

 

*

 

Mais faisons marche arrière : la conquête de Mercure brûlée par le Soleil tout proche (300°C en moyenne en surface) mais nos petits cosmonautes ont l’air de tenir le coup !

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.27.18.png

 

 

Une photographie moderne, en fausses couleurs, de la surface de Mercure.

 

 

*

 

 

 

Vénus dont on ne connaissait à peu près RIEN de la surface à cette époque ! :

 

Capture-d-ecran-2012-11-08-a-04.51.13.png

 

Donne ceci sous les pinceaux de Chesley :

 

Vénus

 

https://www.youtube.com/watch?v=EE6_PacCnRw

C’est beau, inquiétant mais très fantaisiste ! Vénus est en réalité une serre d’environ 500°C d’où l’on ne voit jamais le Soleil tant son atmosphère est épaisse et sa pression au sol colossale (égale à la pression de nos abîmes marins !)

Maintenant on possède des cartes exhaustives de Vénus et même un survol en images de synthèse est possible :

 

http://www.youtube.com/watch?v=LYK9rbVpOcI

 


*

Allons maintenant sur notre satellite : la Lune.

 

Voici des photos de tableaux mais aussi des maquettes :

 

1°) une éclipse de Soleil par la Terre vue depuis la Lune (à droite). eclipse-de-Soleil-depuis-la-Lune.pngA cette époque on n’était pas encore allé sur la Lune. On avait des cartes précises certes, mais nulle photo prises depuis la Lune évidemment ! L’imagination de Bonnestel ici est conforme à la réalité :

 

2°) ici (ci-dessous à gauche) « une » vallée lunaire :

 

Une vallée lunaire

 

3°) ci-dessous  un lever de Soleil éclaire une partie des « Alpes lunaires ». La belle couleur orange est invraisemblable. Comme il n’y a aucune atmosphère sur  la Lune la lumière solaire ne peut pas être colorée. Sur la Lune c’est noir, blanc, ou gris. « Une magnifique désolation » selon l’expression des premiers astronautes sur la Lune. Ici c'est une vue d'artiste trop belle!

 

lever de Soleil sur les Alpes

 

Remarquer toujours nos petits cosmonautes en bas à droite!

 

4°) ici encore un « lever de Terre » dans une zone de libration (voir note 1)

 

 

 

 

 

 

5°) le « mur droit » (Rupes Recta) tel qu’on l’imaginait alors :

 

le mur droit

 

 

Lisez la description moderne de ce « mur droit » qui en réalité n’est pas droit du tout, mais en pente douce de 7°.

(cliquez à droite pour grossir)

carte-de-la-Lune.png

 

   

Et pour en finir avec la Lune, une étrange imagination (par le fils d'un peintre classé comme "décadent"!)

 

 

*

 

 

Eloignons nous : Voici Jupiter vu depuis le satellite Galiléen le plus proche « Io » puis, le plus froid « Europe ». On savait qu'Europe était "froide" et gelée et Bonnestel l'a représenté comme il l'imaginait (des montagnes de glace) alors qu'on sait maintenant le sol être très plat et fissuré.

 

  Capture-d-ecran-2012-11-07-a-06.19.02.png  Jupiter-depuis-Europe.png

 

JUPITER vu depuis son satellite GANYMEDE. Les autres points sont évidemment Io, Europe et Callisto.

(ce dessin ci-dessous n'est pas de Bonnestel - auteur inconnu)

 

 

 

*

Mais en beauté et en charme c’est Saturne qui l’emporte :

 

 

 

Voici Saturne vu depuis son proche satellite Mimas :

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-08-a-19.30.20.png

Toujours les petits bonhommes à gauche - chose qui n'aura très vraissemblablement jamais lieu!

 

 

 

Voici des vues sur Saturne depuis ses principaux satellites[3] (du plus proche au plus éloigné) Mimas, (ci-dessus) Rhéa, Dioné et Titan :

 

 

 

Saturne-vu-de-Rhea.png Saturne-vu-de-Dione4.png 

 

 

 

Pour Titan, ci-dessous, certes l’image est belle mais l’erreur est grossière : à l’instar de Vénus Titan est recouverte d’une atmosphère épaisse qui nous cache sa surface[4]. Saturne ne peut donc être visible depuis Titan.

 

Saturne-depuis-Titan.png

 


 

Parenthèse :

 

Actualité (déjà démodée depuis quelques années !) à propos de Titan[5] :

 

lacs-sur-Titan.png

lacs-sur-Titan-details.png
   

 

 

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-08-a-17.47.27.png

voir aussi 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Titan_%28lune%29

 

link

 

ainsi que :

(atterrissage de la sonde sur Titan!)

 

http://www.dailymotion.com/video/x58xlfo

 

 

Dessins d'imagination de la surface de Titan d'après les dernières connaissances.

 

Comme toujours il y a la grossière erreur de Saturne vue depuis Titan (chose impossible puisque l'épaisse atmosphère de Titan cache la planète.)

 


*

Neptune :

 

 

 

Ci-dessous : Pluton (découvert en 1930) imaginé par Bonnestel. Le Soleil est en effet tout petit. L’éclairage est en permanence comme un de nos clairs de Lunes. Lugubre !

 

 

 

Pluton.png

 

 

 

 


 

Parenthèse :

 

Voir tout en fin de l'article et après les notes l'ultime vision de la planète Pluton survolée en juillet 2015 par la sonde New Horizons.

 

Actualité  (toujours démodée!) à propos de Pluton 

 

satellites-de-Pluton.png
 Pluton et Neptune
 Aujourd'hui nous connaissons plusieurs satellites autour de Pluton (voir ci-dessous). En plus Pluton a été récemment rétrogradée au rang de "petite planète". Neptune devenant la plus loingtaine planète (exceptées les nouvelles planètes trans-neptuniennes toujours peu connues, les voici :)  On ignore trop que parfois l'orbite de Pluton entre à l'INTERIEUR de celle de Neptune.
Capture d’écran 2012-11-08 à 05.53.11
Tous les 248 ans, l’orbite elliptique de Pluton la rapproche de l’orbite de Neptune. En 1979, Pluton est allé jusqu'à l'intérieur de l’orbite de Neptune, elle l'a quitté en 1999. Cela étant, il n’y a aucun risque de collision, car l’orbite de Pluton est incliné de plus de 17,2° sur le plan de l’ecliptique (le plan sur lequel la Terre et la plupart des autres planètes orbitent autour du soleil).
 
Alors que Neptune effectue trois orbites autour du Soleil, Pluton en effectue deux. Les astronomes ont découvert un certains nombre d’autres corps célestes qui ont la même résonnance 2:3 avec Neptune, mais qui sont plus petits que Pluton. On les appelle des plutinos (ou plutiniens), dont sont issus Orcus, Ixion, Rhadamanthus, et Huya.

 

voir aussi :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pluton_%28plan%C3%A8te_naine%29

link

 

 

Pluton-et-ses-satellites.png

Voici la photo des derniers satellites connus de Pluton (en 2013)

 

 

On est loin de l'imagination des peintres - comme ci-dessous -

(mais ce dessin n'est pas de Bonnestel)

 

Capture d’écran 2012-11-08 à 05.53.31

 

 

Et nous terminerons ce survol de l'œuvre de Chesley Bonnestel en nous rendant sur le sol d'une planète imaginaire tournant autour de l'étoile double "Mira Cœti" (une naine blanche tournant autour d'une géante rouge - deux étoiles chacune à un stade différent de leur fin de "vie" donc deux ombres.)

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.27.46.png

Capture-d-ecran-2012-11-20-a-19.43.34.png

 

 

 

et évidemment aussi! ... :

 

 

 

Et maintenant une belle vue  futuriste de Ch. Bonnestel :

 

 

 

 

 

 

Puisque nous sommes dans l'imaginaire il semble naître actuellement une mode astronomico-fantastique très prometteuse :

 

 

Ici un astronaute arrive sur un satellite solide, avec une atmosphère respirable, autour d'une géante gazeuse et il contemple le paysage !

 

 

 


 

 

Publications récentes :

 

En 1983 Robert Laffont publie « le grand tour »[6]. Les images sont très bizarrement classées d’après la taille des satellites (des plus gros aux moins gros !) C’est le même principe que Bonnestel et avec plus de connaissances scientifiques – mais moins de rêve et moins de poésie – mais c’est très beau tout de même :

 

La couverture représente un jeyser à la surface d’Io :

 

couverture.png

 

Mars est représenté par ses tempêtes désormais connues :

 

tempete-Martienne.png

 

Une vue très originale : nous sommes sur un astéroïde et nous passons sous le pôle sud de Mars!

 

Mars-par-Amor.png

 

Détail dessiné d’un pôle Martien : on voit de la neige et du givre ce qui est conforme à la réalité. L’image suivante est une photo prise depuis le sol de Mars qui montre en effet une très mince couche de givre :

 

Pole-Martien.png

 

 

givre-sur-Mars-photo.png 

 

*

 

Eruption volcanique sur Io avec Jupiter en contre-jour :

 

eruption-volcanique-sur-IO-avec-Jupiter-en-contre-jour.png

*

 

equateur-de-Saturne.png

 

 

 

 

 

Nous voici sur Saturne (ce qui est impossible puisque Saturne est une planète gazeuse donc sans sol et avec une densité inférieure à celle de l’eau – elle flotterait sur une bassine d’eau !-) Nous sommes exactement sur l’équateur de Saturne on voit donc les anneaux par la tranche qui sont en train d’occulter le Soleil (c’est l’équinoxe sur Saturne –  l’arrivée d’un printemps qui dure 15 ans -) et qui projettent une ombre sur la haute atmosphère de la planète.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sautons maintenant directement aux fascinants satellites de Saturne :

Saturne vu depuis Mimas, Théthys et Encelade !

 

 

Saturne vu de Mimas

 

La taille de Saturne vu depuis Mimas, son proche satellite, est encore plus colossale ici, que la peinture de Bonnestel. Depuis Mimas on ne verrait quasiment pas le ciel, tout l’horizon est bouché par l’énorme taille de Saturne.

 

Saturne-vu-depuis-Thethys.png

 

Saturne-vu-depuis-Encelade.png

 

 

Pour Titan (ci-dessous) la même erreur que celle faite par Bonnestel est reproduite (l’atmosphère très épaisse empêche de voir Saturne) avec la différence qu’ici – dans les années 80 – on savait fort bien que Titan ne laissait pas voir sa surface !

 

Saturne-depuis-Titan-copie-1.png

 

 

*

Maintenant nous abordons les planètes lointaines qui semble avoir été délaissées par Bonnestel :

 

Voici Uranus vu depuis Titania et Ariel

 

Uranus vu de Titania

Uranus-vu-depuis-Ariel.png

 

 

Et Neptune vu depuis Triton avec ses geyser de méthane à sa surface ce qui est conforme à la réalité.

 

 

 

 

Neptune-vu-depuis-Triton.png

 

 

 

 

 


 

Capture d’écran 2012-11-07 à 07.35.43

 

 

En 1989, toujours chez Robert Laffont un très beau livre américain reproduit les illustrations de :

 

Capture-d-ecran-2012-11-08-a-06.49.23.png

 

D’abord la reliure de ce livre est excellente – ce qui m’empêche de reproduire beaucoup d’illustrations – ensuite les couleurs sont souvent d’une telle subtilité (une étoile « géante rouge » dans un ciel rouge par exemple) que je ne suis pas certain que ma reproduction par scanner serait bonne – en plus  de longues explications scientifiques sont nécessaires, pour ilustrer beaucoup de ces peintures. J’ai donc choisi d’aller dans l’univers lointain avec quelques illustrations plus faciles à scanner.

 

Ainsi je vous propose  seulement deux images reproduisant le sol de planètes imaginaires toutes proches de deux galaxies de formes différentes.

 

Quel spectacle "ils" doivent avoir!

C'est plus beau que notre Voie Lactée!

(mais il fait froid! environ - 170° C!)

 

Capture-d-ecran-2012-11-07-a-07.44.05.png

 

Capture-d-ecran-2012-11-07-a-07.45.54.png

 

https://www.youtube.com/watch?v=-iVYu5lyX5M

 

Le livre s’achève sur des propositions de formes de vie extra-terrestres. J’ai choisi celle-ci : sur le sol d’un satellite imaginaire autour d’une planète imaginaire à anneaux, une sorte de champignon au bord d’un lac (d’azote, de méthane, d’amoniaque ?) est visible. Est-il fixe ? Se déplace-t-il ? Ah! On est loin des petits hommes verts!

Rêvons un peu…

 

Capture-d-ecran-2012-11-07-a-07.49.20.png

 

Une planète imaginaire à proximité d'un trou noir!

 

 

 

Conclusion :

 

 

Ah! Tous ces paysages fantastiques qui EXISTENT (sauf cette dernière illustration) et que l'HOMME NE POURRA SANS DOUTE JAMAIS VOIR!

 

"Le silence éternel des espaces infinis m'effraie"

 

Pascal

 

 

Un opéra peu connu de Joseph HAYDN "le monde de la Lune" (qui a été monté durant la saison 12-13)

En voici l'ouverture.

 

https://www.youtube.com/watch?v=uxgQ1tXKt7o

 

  Capture-d-ecran-2014-04-22-a-09.49.35.png

  PENSEES

 

MAIS je ne peux terminer cet article sans un hommage aux illustrations diverses de Camille Flammarion :
Avec la connaissance scientifique certaine de son époque, il s'est permis cependant des "dérapages" imaginatifs assez délirants (par exemple quand il décrit les habitants d'Uranus ou de Neptune!) mais qui font le charme particulier des écrits, illustrations et publication de Flammarion.
Par exemple : pour illustrer le temps qui passe :
 
 
Capture d’écran 2012-12-27 à 11.08.38
Et dans la même veine il fait aussi de l'anticipation en décrivant la fin de notre civilisation quand Paris ne sera plus que ruines :
 
Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.35.14.png
et plus loin encore dans le temps la fin de la Terre avec la dernière famille terrestre congelée dans les glaces (après la transformation et le passage du Soleil en "naine blanche") - mais Madame garde un reste pudique d'habit...!
Cette gravure est l'une de mes préférées, admirez le couple de squelettes enlacés avec leur bébé et même le chien fidèle mort avec eux!...
 
Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.10.05.png
Et cette vue de la Terre depuis l'espace n'est-elle pas prémonitoire?!
 
Capture d’écran 2012-12-27 à 11.09.06
Et celle-ci : La Pleine Terre vue de la Lune?! :
Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.11.48.png
Ci-dessous la coutume des musulmans faisant commencer leurs mois au premier croissant visible de la Lune est une tradition exacte, toujours perpétuée et bien illustrée.
A noter cependant que les musulmans nomment ce premier croissant "la nouvelle Lune" ce qui est incorrect astronomiquement puisque la Nouvelle Lune est invisible (elle est alors en conjonction avec le Soleil).
 Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.11.09.png
"Astronomie populaire" de 1880. Il précède - et de loin - Lucien Rudeaux (1937) et Chesley Bonnestel (de 1940 à 1960). S'en sont-ils inspirés? Sans aucun doute à la vue des gravures suivantes :
Lui aussi, Flammarion, a voulu faire un voyage imaginaire dans le système solaire et l'espace. Mais il a voulu également expliquer et illustrer certaines "influences astrales" à l'origine de certaines croyances. Ainsi, ci-dessous, son explication pour "l'étoile du berger" est cocasse, charmante et erronée : Vénus dite "l'étoile du berger" n'est pas visible tous les soirs. elle est alternativement astre du soir et astre du matin en passant par des phases d'invisibilité. Mais cela, Flammarion le savait certainement.

 

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.13.05.png

 

 

Quant à Mars il représente évidemment une vue imaginaire sur ses imaginaires "canaux" (ici avec un Soleil trop gros) :

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-18.10.50.png

 

 

 

Le premier, Flammarion a songé au paysage fantastique qu'on aurait depuis un satellite de Saturne - et ici sur Saturne même - les anneaux de cette planète :

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.14.08.png

 

 

 

 

Ci-dessous cette illustration de William Herschel en 1781 découvrant Uranus est remplie d'invraisemblances :
 

1è invraisemblance : vu l'éclairage on semble être en Plein Lune. Ce n'est certainement pas durant une nuit de Pleine Lune que Herschel a découvert Uranus! (le 13 mars 1781 la Lune était "gibeuse décroissante" et se levait donc tard)

2è invraisemblance : vu l'ombre portée du sieur Herschel il semble, en plus, observer dans la direction même de la Lune qui ne saurait que l'éblouir!

 

La dame assise et prenant fidèlement des notes est la sœur d'Herschel sur laquelle il y aurait beaucoup à dire. Je renvoie à l'excellent livre "l'astronomie au féminin" de Yaël Nazé chez CNRS éditions. Chapitre 2 page 31.

 

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-11.14.25.png

 

 

 

 

Neptune a été découverte par le calcul en partant des perturbations d'Uranus et de Saturne. Le Verrier en France et Adams en Angleterre, en 1845, chacun de leur côté ont fait les mêmes calculs et arrivés quasiment aux mêmes résultats : ils ont découvert un astre "au bout de leur plume".

 

Voir aussi le chapitre sur la découverte de Neptune sur la page suivante.

 

 

 

Capture-d-ecran-2013-12-08-a-18.17.18.png

   

 

 

 

Et cette planète imaginaire autour d'un ensemble de plusieurs Soleils de différentes couleurs, ça ne vous rappelle rien?!...

 

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-18.15.29.png

 

- Et évidemment on pourrait remonter à Jules Verne et à Cyrano de Bergerac mais nous allons nous en tenir là. -

 

 

Capture-d-ecran-2012-12-27-a-18.45.47.png

 


 

 

   A : Tous les peintres et les ouvrages ici présentés ont été publiés sans avoir la connaissance des planètes extrasolaires découvertes récemment. Leur imagination est donc souvent prophétique.

[1] Sur la Lune la Terre ne se lève ni ne se couche. Depuis la face visible (pour nous) elle est toujours dans le ciel, depuis la face invisible – mais connue maintenant – elle ne l’est jamais. Il n’y a que dans les zones dites « de librations » - où le peintre a choisi de se situer - qu’elle peut osciller un peu au-dessus ou en-dessous de l’horizon.

Note : Quand c’est la Pleine Lune pour la Terre c’est la Nouvelle Terre pour la Lune et inversement (quand c’est la Nouvelle Lune pour nous, c’est la Pleine Terre pour la Lune).

[2] On peut imaginer que nous sommes proches de « Mira Cœti » (« la Merveilleuse » de la constellation de La Baleine) dont nous verrons plus loin une autre illustration.

[3] Accessibles aux instruments d’amateur.

[4] Jusqu’à ce que la sonde Huyghens (précédée de la sonde Cassini) se pose sur la surface de Titan. C’est l’objet le plus lointain envoyé par l’Homme qui se soit posé sur un astre du système solaire. http://fr.wikipedia.org/wiki/Titan_%28lune%29

http://www.lecosmographe.com/blog/tag/titan/#.UJosZoW8G9N

[5] Vous contemplez des détails situés à un milliard et demi de kilomètres de la Terre!

[6] broché d’une manière défaillante : au bout de quelques années toutes les pages sont détachées !

 

*

 

Autres peintres (souvent anonymes)

et autres photos

 

Une autre et belle vue d'imagination (source inconnue) d'une planète autour d'une géante rouge avec d'autres planètes se détachant sur le ciel et devant l'étoile.

 

Puis ci-dessous l'ultime et meilleure photo de Pluton.

Les peintres du cosmos

 

*

 

L'ultime vision de survol de la planète naine Pluton. Juillet 2015

Les peintres du cosmos

 

 

Et ici les tout nouveaux titres qui viennent d'être attribués aux diverses formations plutoniennes !

 

 

Les peintres du cosmos

 

Un détail de Pluton ! (2016)

Les peintres du cosmos

*

 

Incroyable ! Un survol de Pluton à petite échelle!

Jamais dans mes rêves les plus fous

je n'aurais osé imaginer ça!

 

https://www.facebook.com/groups/astronomie.eu/permalink/10154275634512236/

 

*

 

Evolution des photographies de Pluton depuis le  XXè siècle :

Les peintres du cosmos

 

 

 

Et ces illustrations sur Pluton :

un SURVOL de Pluton maintenant!

et lever du jour sur Pluton!

 

http://www.futura-sciences.com/sciences/videos/survolez-pluton-rase-mottes-4762/?utm_content=buffer79ee6&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign

 

Encore une vue d'imagination du Soleil vu depuis Pluton - mais je le trouve encore trop gros!

Encore une vue d'imagination du Soleil vu depuis Pluton - mais je le trouve encore trop gros!

 

*

Ci-dessous une ultime peinture représentant sans doute la surface de Titan avec Saturne dans son ciel. Chose juste en théorie mais fausse en pratique puisque Titan, le plus gros satellite de Saturne, est recouvert d'une atmosphère épaisse et empêche de voir Saturne depuis son sol (et nous empêche, nous, de connaître le sol de Titan jusqu'à ce qu'une sonde ait traversé les épais nuages de Titan et ait atterri sur la surface de ce gros satellite, objet le plus lointain où se soit posé un engin terrestre.)

- voir plus haut -

 

Les peintres du cosmos
Lever de Mars depuis son satellite principal Phobos.

Lever de Mars depuis son satellite principal Phobos.

Les peintres du cosmos

 

 

Ci-dessous aussi : si Saturne était à la place de la Lune (vue depuis la Terre!)

 

 

 

 

*

 

Ci-dessous : dessin ou photo d'une mappemonde martienne montrant avec assez de détails les canaux qu'on croyait voir au XIXè siècle sur la surface de cette planète (d'où l'invention des Martiens!)

 

Les peintres du cosmos

 

*

 

Puis voici quelques autres images illustrant toujours "ces paysages qui existent dans le cosmos et que l'Homme ne verra jamais !"

 

Ci-dessous JUPITER vu depuis l'un de ses satellites

(avec d'autres satellites) :

 

 

Les peintres du cosmos
Jupiter vu depuis son satellite Europe. On aperçoit aussi Io et sans doute Ganymède.

Jupiter vu depuis son satellite Europe. On aperçoit aussi Io et sans doute Ganymède.

 

Ci-dessous NEPTUNE vu depuis l'un de ses satellites :

Les peintres du cosmos

 

Un survol d'Uranus - avec des petits cosmonautes - à l'instar des dessins de Chesley Bonnestel -

près d'un de ses satellites :

Les peintres du cosmos

Maintenant allons dans les environs de Saturne.

 

Imaginons que les moyens techniques nous permettent de faire un séjour sur un de ses satellites.

Cela donnerait ceci :

Les peintres du cosmos

 

Extraordinaire voyage !

 

Des petits cosmonautes (à la Chesley Bonnestel) se baladent sur MIMAS.

Saturne occupe quasiment tout le ciel

Mais il y a plus proche encore : on voit un petit satellite entre la surface gazeuse de la planète et Mimas.

Les peintres du cosmos

 

 

*

Sedna!

 

Une des planètes au-delà de Neptune et Pluton. C'est un dessin d'imagination évidemment! Mais si vous agrandissez à la taille de votre écran vous y serez vraiment, vous verrez!

 

Les peintres du cosmos

 

*

 

 

Encore une planète imaginaire tournant autour d'une belle étoile double!

Les peintres du cosmos

 

Et maintenant l'objet le plus lointain (double) vu et survolé par la même sonde que celle qui survola Pluton : Ultima Thulé - dessin d'artiste :

 

 

 

Et en photo :

 

 

 

Les peintres du cosmos

 

*

 

Et maintenant : deux levers de galaxies depuis une planète imaginaire et lointaine!

Les peintres du cosmos
Les peintres du cosmos
Situation imaginaire...

Situation imaginaire...

A mon grand étonnement je découvre que des peintres de l'Ecole de Barbizon se sont lancés, eux aussi, dans la fiction des paysages "qui existent mais que l'Homme ne verra jamais"!

 

 

 

Et pour finir quelques vues scientifiques au cours du temps, de Jupiter!

Et pour finir quelques vues scientifiques au cours du temps, de Jupiter!

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 09:59

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-05-01-a-20.43.28.png

 

https://www.youtube.com/watch?v=Jc5hjeirxxM

L'Or du Rhin scène 4 : Erda annonce le Crépuscule des Dieux!

 

 

Le génie ou l’inspiration chez richard wagner

 

 

Par Bernard Cousin

 

On reste régulièrement confondu devant la puissance d’inspiration et la Capture d’écran 2011-12-21 à 11.10.37capacité créatrice des grands artistes et particulièrement des musiciens ; aussi il peut apparaître intéressant de chercher à sonder l’insondable, à lever le voile du mystère de la création artistique, bref à savoir ce qui peut se passer dans la tête d’un génie qui compose.

Vaine recherche en vérité, pourront dire certains, que cette tentative d’analyser le mystère de l’étincelle créatrice : rares sont les grands créateurs qui ont analysé ou expliqué le processus de la création et en général les théoriciens sont de piètres créateurs et les grands créateurs peu lucides sur la valeur de leur œuvre.

Richard Wagner, cependant semble faire exception puisque son œuvre écrite complète compte treize volumes dans la collection « les introuvables » aux Editions d’Aujourd’hui.Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.44.39.png

Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.40.54.pngLa parution du Journal de Cosima Wagner – la seconde femme du compositeur – (de 1869 à 1883) publié il y a plusieurs années chez Gallimard en cinq gros tomes – marque sans doute une date dans l’histoire du Wagnérisme. Grande fut donc ma joie à l’annonce de ce document espérant ainsi enfin connaître le secret de l’inspiration qui me tient tant à cœur ! Hélas ! Grande fut ma déception car ce journal, fort copieux, livre bien peu de ces secrets là !

Cependant on peut dégager plusieurs thèmes d’inspiration chez Wagner et c’est ce qui fait le sujet de cet article.

 

Avant toute chose il faut rappeler que la personnalité de Wagner est d’une telle richesse (richesse infinie, contradictoire et déroutante) qu’il est, après Jésus Christ et Napoléon, l’homme sur lequel on a le plus écrit.

 

Situons sommairement la vie de Wagner à l’époque où Cosima commence son Journal :

Wagner a vécu à ce moment les deux tournants principaux de son existence :

         1°) la quête de Louis II de Bavière envers son magicien bien aîmé et la protection financière et artistique illimitée qu’il lui donne pour le restant de ses jours.images-1

         2°) la rencontre d’un cœur féminin qui lui est entièrement dévoué : Cosima, la fille de Liszt, qui au début du Journal est encore Madame Von Bülow et qui a quitté son mari et ses deux filles aînées pour venir vivre avec « le Bien Aimé » dans la splendide demeure de Triebschen sur les bords du lac de Lucerne.

 

voir : VISITES CHEZ RICHARD WAGNER

 

 

Tribschen

(A cette époque à Triebschen se trouvent seules, comme enfants Isolde et Eva, enfants adultérins aux prénoms révélateurs. Les deux légitimes Bülow, Daniela et Blandine, ne viendront rejoindre qu’ensuite la famille ; Siegfried, qui seul sera officiellement reconnu, ne naît qu’en 69.)

 

  À la lecture de cette vie quotidienne Richard apparaît plus souvent familier que génial. Ses défauts essentiels semblent être la jalousie – envers tous les musiciens vivants : Bülow, Liszt, Schumann, Brahms etc… envers Cosima aussi – la colère, le nationalisme exacerbé, l’antisémitisme…

Ses qualités, par contre, que l’on découvre et dont on parle trop peu, apparaissent : élévation de pensée, immense culture (surtout littéraire et philosophique) générosité, sentiment de la grandeur du peuple, sensibilité extrême pour les animaux (allant parfois jusqu’à la pleurnicherie), sens de l’organisation, maîtrise de soi dans les périodes à problème (comme par exemple durant le premier festival de Bayreuth en 76) et grande tendresse pour les enfants.

 Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.49.57.png

Cosima, ne vit que par Richard, désabusée et épuisée par un mariage de raison avec le musicien Hans Von Bûlow, mariage décidé sur un coup de tête et deux maternités dont elle a eu presque honte, envahie par un sentiment de culpabilité dévorant avec la hantise d’une nécessité d’expiation vis à vis de sa séparation avec Hans Von Bülow qu’elle a abandonné à Münich avec les deux enfants Bülow (légitimes), elle fond en larme sans cesse et se complaît dans une nostalgie malsaine et une abdication complète de sa personnalité au service des moindres désirs du Maître.

 

ex jhilsdorf3Cosima âgée

 

En 1869, à Triebschen, Wagner a déjà écrit la majorité de son œuvre : (outre le Vaisseau-Fantôme, Tannhaüser et Lohengrin qui sont des œuvres de jeunesse) l’Or du Rhin, la Walkyrie et les deux premiers actes de Siegfried sont composés ainsi que Tristan et les Maîtres-Chanteurs. Il se trouve donc dans le grand vide qui sépare la composition du 2è et 3è acte de Siegfried. Or c’est à Triebschen, dans cette nature enchanteresse et dans ce climat familial où il s’épanouit qu’il finira sa Tétralogie. Nous avons donc au jour le jour le détail des réactions de Richard Wagner pendant cette période de création de la fin des « Nibelungen » (la Tétralogie). Bien que les détails que nous livre Cosima soient très parcimonieux – bizarrement elle se contente de commenter simplement : Richard travaille ou il ne travaille pas – les thèmes et le symptômes d’inspiration de Wagner qui semblent se dégager de ces notes sont les suivants :

 Capture-d-ecran-2011-08-20-a-09.02.18.png

-  Le doute et la misanthropie,

- le sentiment de légèreté,

- Cosima inspiratrice,

- la richesse d’inspiration,

- l’écrasement par le travail,

- l’écrasement par l’inspiration, - l’inspiration proprement dite,

- difficulté de l’inspiration,

- création et sexualité.

 

Nous allons aborder maintenant d’une façon un peu formelle les citations, qui, dans le Journal de Cosima (tantôt en récit direct et tantôt en récit indirect) relatent ce qu’éprouve le génie Richard Wagner pendant qu’il compose :

 

 Le doute et la misanthropie : contrairement à ce qu’on pourrait croire devant l’orgueil de Wagner le doute l’envahit de temps en temps. Ainsi le 18 janvier 1869 Cosima note l’aveu incroyable: « il a l’impression qu’il pourrait mieux utiliser ses forces qu’à écrire des partitions qui ne seront jamais exécutées et qui ne servent à rien ni à personne ».

   Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.51.59.pngLe 23 juin 71 on lit : « S’il me voyait composer Mendelssohn lèverait les bras au ciel » !

9 septembre 71 : « Richard est d’humeur sombre et dit que son travail ne lui donne aucune joie et qu’il voudrait pouvoir faire autre chose pour s’adresser au monde, ce qu’il fait est la chose la plus inutile qui soit et que cela ne répond à l’attente de personne. »

 

Voyons maintenant le sentiment de légèreté qui s’empare de Wagner au moment de la composition :

Le 1er avril 69 on lit : « Il a souvent en rêve, me dit-il le sentiment de voler et même à l’état de veille il a parfois l’impression qu’il lui suffirait de vouloir pour planer très haut au-dessus du monde. »

Le 19 novembre 71 : « Je voudrais bien connaître un sorcier, je comprends fort bien la sorcellerie, j’ai parfois l’impression que j’en suis capable, comme par exemple, dans certaines circonstances sauter sur une énorme distance. »Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.54.57.png

Ce sentiment de légèreté physique est fort étrange et je ne peux m’empêcher de le rapprocher de la démarche Thibétaine du « lung-gon » révélée par Alexandra David-Neel dans son célèbre ouvrage « Parmi les mystiques et les magiciens du Tibet » et plus récemment par Lama Anagarika Govinda dans « le chemin des nuages blancs » paru chez Albin Michel. Mais si Wagner n’a jamais manifesté physiquement des dons de lévitation il est à noter – son caractère est original nous le savons – qu’il aimait grimper aux arbres !

 

Voyons maintenant, Cosima inspiratrice :

1er mai 69 : « il se lève, me montre mon portrait et me dit : « voilà ce que j’ai regardé en écrivant ! » Ah si seulement la vie restait sur ces hauteurs – mais il n’y a que la mort qui nous donne cette possibilité » conclut Cosima.

28 novembre 69 : « Richard m’a dit qu’il a toujours aspiré à vivre près de moi et que, maintenant, lorsqu’il dessine les traits de sa Brünhilde mon image est toujours devant ses yeux. »Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.57.44.png

2 juillet 71 : « Tu me comprends trop bien ; quand je regarde ma vie et que je vois ce désert qu’elle était sans toi, cette absence de souvenirs marquants, je trouve cela horrible. »

Que Cosima ait été inspiratrice, cela paraît logique ; mais bizarrement il n’y a presqu’aucun rapport entre la cause et la conséquence : un mouvement de main, son visage, une parole échappée en rêve, l’inspirent, elle n’est presqu’un prétexte.

Bien entendu certains auteurs chagrins ont prétendu qu’avec Cosima, Richard a ralenti son rythme de composition puisque seuls le 3è acte de Siegfried, le Crépuscule des Dieux et Parsifal datent de cette époque – outre Bayreuth, le théâtre spécial élevé pour la représentation de ses œuvres – ce n’est pas mal ; mais en effet on peut se demander si ce n’est pas à cause de ce sentiment de vide affectif perpétuel (premier mariage malheureux et amour sans doute platonique avec Mathilde Wesendonck) Capture-d-ecran-2012-03-22-a-16.59.45.pngque l’homme fut si fécond – ce qui n’explique pas son génie bien entendu – (nous verrons plus loin d’autres citations passionnantes sur le rapport création et sexualité ).

 

Voyons maintenant : la richesse d’inspiration :

4 mai 69 : « Richard me dit qu’au moment de la création, la difficulté ne lui vient pas de la nécessité d’avoir des idées mais de se limiter – trop de choses lui viennent à l’esprit, l’énervement et l’inquiétude viennent du fait de devoir choisir et ordonner. »

23juin 71 : « Composer entraîne chez moi un état bizarre ; quand j’improvise j’ai tout ce que je veux à l’infini ; mais quand il s’agit de composer il faut fixer, il y a déjà des problèmes de doigté et comme l’on se demande : comment cela devrait-il être, comment était-ce – et il faut chercher jusqu’à ce qu’on trouve. »

 

L’écrasement par le travail :

16 novembre 69 : Richard travaille mais il se plaint de sa santé et de la tâche qui lui incombe (« devoir décrire dans chaque note l’effondrement d’un monde ») (il s’agit évidemment de la composition du Crépuscule des Dieux.)

22 février 70 : « Moi, la machine à composer… »Capture-d-ecran-2012-03-22-a-18.00.23.png

 

 

L’écrasement par l’inspiration :

25 février 70 : « un musicien quand il compose, tombe véritablement dans un état de folie, de somnambulisme. Il en va tout autrement des travaux de l’écrivain, les concepts sont des dieux qui vivent dans une convention, les notes sont des démons. »

8 juillet 71 : « dans la soirée Richard m’appelle, après s’être retiré au premier : « Cela vient, mon atmosphère est en train de se constituer. Je travaille de manière complètement démente, cela ressemble à des convulsions. » »

Capture-d-ecran-2012-03-22-a-18.02.17.png28 juillet 71 : « Je maudis la composition, ces sortes de convulsions, dans lesquelles je me trouve et qui m’empêchent de jouir de mon bonheur ; mon fils lui-même passe devant mes yeux tel un rêve ; il y a longtemps que je devrais avoir fini de composer mes Nibelungen ; ou bien il faudrait que je sois aussi violent que Beethoven ; vous vous imaginez que tout cela constitue mon élément, mais ce n’est pas vrai ; je voudrais pouvoir vivre de ma propre culture, jouir de mon bonheur. »

3 octobre 71 : « il lui arrive souvent, me dit-il d’être saisi de frissons quand il se trouve tout d’un coup fatigué de travailler à cette œuvre. »

19 novembre 71 : « Ma manière de faire de la musique est à proprement parler de la sorcellerie, je ne peux faire de la musique de manière mécanique et tranquille. »

1er juillet 72 : « Le soir Richard me dit que je devrais avoir un peu plus d’indulgence pour les êtres nerveux ; ou bien il n’est pas d’humeur à travailler, me dit-il, et alors, il est triste, ou bien il peut travailler, et alors il serait capable de terminer son œuvre sans s’arrêter ; tout le reste, manger, boire, dormir, parler est un obstacle qui l’agace et dont il souffre. »

9 février 69 : « ce qui importe c’est d’être en relation avec les esprits qui nous sont chers », dit Richard qui a grand intérêt pour ces choses et qui, inconsciemment, entretient peut-être des relations avec ces régions. »

 

L’inspiration proprement dite :

Là-dessus Wagner s’exprime plusieurs fois par la plume de Cosima :

19 novembre 71 : « Mais que savent les gens sur l’état de ravissement où se trouve l’artiste en train de créer ? »

Capture-d-ecran-2012-03-22-a-18.10.06.png20 juin 71 : « Richard se concentre avant de composer. » En réalité nous savons par sa correspondance avec Hans Von Bülow qu’il exigeait la solitude et le silence total.

28 juin 71 : « Richard travaille ; à table il parle de cet état étrange qu’est le recueillement en soi-même, et qui ressemble à de la distraction ; tantôt il remet un coussin en place, tantôt il pense à la politique, mais entre-temps il se recueille, et puis l’œuvre est là, tout à coup ! À partir de ce moment, rien ne doit plus venir le déranger de l’extérieur. »

13 juillet 72 : « Chez Beethoven – c’est la plainte de la Nature que l’on entend chez lui (des plantes et des animaux) ; quant à moi, c’est plutôt le monde inorganique que j’entends me lancer des appels, celui des pierres et des montagnes. »

C'est dans ce paysage helvétique que Wagner situait mentalement

les gorges de La Walkyrie.

 

24 juillet 74 : « Comme l’idée vous vient subitement ! On ne peut rien en dire ! Comme l’idée est entourée de tout ce dont elle a besoin ! Quand je suis assis au piano, c’est seulement pour me rappeler ce qui m’a assailli dans les plus mauvais moments ! Minna, ma première femme, s’irritait de voir mon calme pendant les plus terribles scènes qu’elle me faisait : il me venait à ces moments quelque idée pour Tristan[1] ou pour la Walkyrie ! » Et poursuit Cosima : » Il pense que parce que dans la colère les forces de l’Homme sont particulièrement tendues, son être profond s’exprime par les plus grandes incongruités ; c’est seulement pour mener l’idée à bien qu’il faut du calme et un certain confort qu’exige le travail de l’artiste, mais l’inspiration se rit de toutes les misères comme du bien-être. »

Notons que chez Wagner le « certain confort » consiste en un luxe inouï !

 Capture-d-ecran-2012-03-22-a-18.22.51.png

 

Difficulté de l’inspiration : En opposition avec la trop grande inspiration déjà notée on trouve bien sûr les difficultés inhérentes à toute création :

8 juillet 71 : « Richard se montre contrarié, affecté ; il se plaint de travailler si lentement, d’avoir de la peine à trouver le climat nécessaire, ajoutant qu’un rien le dérange, qu’il a de nouveau pris froid etc… »

25 juillet 71 : « l’union totale n’existe que dans la mort – tout Tristan l’exprime – et je le ressens constamment ; je me ressens moi-même comme une barrière que je voudrais abattre. » écrit Cosima.Capture-d-ecran-2012-03-22-a-18.27.40.png

 

Création et sexualité :

Le 20 août 71 Richard confie à Cosima : « je supposais que l’instinct sexuel dont dépend toute productivité dure jusqu’à 40 ans. »

24 juin 72 : « Nous parlons de son premier mariage (avec l’actrice Minna Planer). « Mon Dieu, dit Richard ce n’était pas un élan débridé qui m’entraînait à ce mariage, mais plutôt un mouvement très calme et ce mariage m’a en effet préservé de toutes relations fatigantes et m’a permis de développer ma nature d’artiste ; j’avais atteint l’âge de quarante ans sans penser à la possibilité de relations plus sérieuses comme celles que j’eus avec Mme Laussot[2] alors Capture-d-ecran-2012-04-20-a-08.13.14.pngque les forces spirituelles de ton père (Franz Liszt) étaient depuis sa plus tendre jeunesse excitées par de tels rapports, les miennes étaient exclusivement concentrées sur mon évolution artistique. Bien sûr, ajoute-t-il en souriant, j’ai dû payer cher cette conservation de moi-même. » »

Que faut-il comprendre ? Que Wagner a été chaste jusqu’à ses quarante ans ? Le mystère demeure (et les témoignages divergent)…

 

Conclusion : De tous ces textes passionnants on pense pouvoir conclure qu’en réalité l’inspiration est partout, apparaît à n’importe quel moment et que tout est prétexte à ce qu’elle se manifeste, comme une source qui sourd dans un terrain caillouteux et qui cherche la moindre faille pour se manifester. La pression semble ici quasi palpable et presque physique. D’ailleurs Dion Fortune dans son excellent livre « la Cabale mystique » voulant expliquer l’arbre des Zephyroths ne dit-elle pas « Dieu est une pression » ?Capture d’écran 2012-03-22 à 18.30.24

C’est sur une note qui fait honneur au grand compositeur dont l’histoire a gardé et se complait à garder une image peu flatteuse que je veux terminer cet article  un peu long. Le tempérament de Wagner est vaste, nous l’avons vu, nous le savons et les témoignages sont nombreux, et dans cette richesse si les pires choses existent les meilleures apparaissent également pour peu qu’on se donne la peine de les découvrir. Or le détachement du monde – qui est d’ailleurs l’un des leitmotiv de la Tétralogie – semble bel et bien faire partie du tempérament de Richard ainsi d’ailleurs que celui de Cosima ; peut-être est-ce du dépit, peut-être est-ce de l’aigreur mais qui donc, sinon un philosophe authentique et sincère – en dépit de quelques réactions viscérales agressives et sublimées en une œuvre admirable, aurait pu écrire :

5 janvier 70 : « Richard me parle de la vie qui ressemble au feu qui court éternellement autour du rocher de Brünhilde ; parfois un être perce ce rideau de feu et le maîtrise, mais la plupart du temps les Hommes y sombrent. »

- "Richard et moi regardons la tombe (préparée au fond du jardin de Wahnfried et qui existe toujours) et l'appelons "zum letzen Glück" (au dernier bonheur)."

21 mai 71 : « Richard sait que nous vivrons les concerts de notre futur théâtre avec une joie froide, critique, contemplative : « Nous n’en n’avons pas besoin, mais nos amis vivent dans cette idée ». »

25596674

 

Enfin : 31 décembre 72 : « Ce monde n’est pas le nôtre, il appartient à d’autres puissances. »

 

 

Note : Je tiens à la disposition des Wagnériens compétents et connaissant bien la Tétralogie, l'article complet qui relate et analyse en détail la composition des quatre derniers actes du Ring (c'est à dire : le 3è acte de Siegfried et les 3 actes du Crépuscule des Dieux.)

 

voir aussi :

Capture-d-ecran-2012-04-16-a-11.00.57.png

 

 

VISITES CHEZ RICHARD WAGNER

 

MYSTICISME ABSOLU

 

 

 

 

[1] De la main même de Wagner : « Je me faisais parfois l’effet d’un somnambule qui n’aurait pas conscience de ses actes… Tristan est et reste pour moi un miracle. Comment ai-je pu faire quelque chose de semblable, je le comprends de moins en moins : en relisant il me faut rester bouche bée ! »

[2] Madame Laussot à Bordeaux fut, un temps, une mécène de Wagner ; mais leur relation se termina en vaudeville avec le mari jaloux !

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 10:52

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=_1zsSaLiD7Q

 

Prélude de l'Or du Rhin et premières mesures de la scène 1.

 

 

Capture d’écran 2011-08-20 à 15.57.10 Nous sommes dans les années 1960. Je suis déjà passionné par Wagner et je découvre ce livre (maintenant trouvable sur : http://www.archive.org/stream/lesensintimedela00cris#page/n5/mode/2up) « Le sens intime de la Tétralogie de Wagner » par Carl de Grisenoy. J’accroche immédiatement à ses théories, explications et illustrations musicales. Je pressens leur grande importance et leur grande richesse.Capture-d-ecran-2012-03-01-a-11.43.20.png

En 2012 je retrouve mes notes de jeunesse qui résument ce livre et je décide de les inclure – avec beaucoup de dessins et d’illustrations sonores – dans mon blog. Je vous en livre ici le contenu.* Presque toutes les notes sont de moi. une seule est de l'auteur et je la signale.

 

Vous trouverez la liste des illustrations en fin d'article, avant les notes. La majorité s'agrandissent en cliquant dessus (y compris pour les cartouches). Ces illustrations illustrent l'évolution de la pensée de l'auteur et non pas la chronologie de la Tétralogie. De même pour les extraits musicaux. Musicalement j'illustre tantôt le texte, tantôt les images.

 

Certes il faut bien connaître la Tétralogie pour suivre la pensée de l'auteur, mais j’ai fait en sorte, avec toutes mes illustrations, que ce soit abordable pour un lecteur voulant s’initier à cette grande œuvre.

Je rappelle que cette Tétralogie est en réalité une Trilogie avec Prologue :

 

Prologue : l’Or du Rhin, sans entracte et formé seulement de quatre scènes et de trois tableaux (2h 3O environ)

 

1è journée : La Walkyrie (trois actes)

 

2è journée : Siegfried (trois actes)

 

3è journée : Le Crépuscule des Dieux (trois actes précédés d’un prologue).

 

L’ensemble durant 16 h réparties en quatre représentations. Wagner a mis 25 ans pour réaliser son projet !

 

LE SENS INTIME DE LA TETRALOGIE de WAGNER
Carl de Grisenoy

(Ed 1913)

 

 

Prises de note Bernard Cousin (27/2/1960)

(Recopiage pour internet le 29/2/2012 !)

 

 

 

 

 

PREFACE : 

 

L’artiste est supérieur aux autres hommes car il connaît

le « Soleil de la vérité » qu’il ramène aux hommes.

 Capture-d-ecran-2012-03-02-a-12.13.34.png

L’analyse suivante présente la difficulté de ne pas faire dire à l’auteur ce qu’il n’a pas voulu dire. La philosophie de Wagner est choisie assez arbitrairement en ce sens qu’elle peut fort bien ne pas s’appliquer à l’œuvre concrète du Maître. Ainsi lorsqu’il change de philosophie il s’aperçoit que les œuvres précédentes écrites sous l’influence de la philosophie – soit disant passée – contiennent des éléments de sa nouvelle philosophie.

Exemple : le sens original de la Tétralogie fut optimiste. Ayant adopté la philosophie de Shopenhauer, Wagner y découvre un sens pessimiste et avec le Christianisme il y découvre un troisième sens.

De cette séparation entre l’œuvre et les convictions intellectuelles de Richard Wagner il en résulte que l’auteur[1] va se rabattre le moins possible sur les écrits de Wagner. Le but de la recherche de ce livre est d’en faire ressortir les faits que Wagner a pu y mettre consciemment ou inconsciemment.

 

 

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  Feurbach

Schopenhauer
PREMIERE PARTIE : « LA CHUTE »

 

Chapitre 1 : L’idée de chute dans les mythologies en général et en particulier dans les Eddas. »

   

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Dans toutes les mythologies on trouve l’idée d’une faute primitive : le vol d’une chose sacrée. Un parallèle peut être établi entre le rapt de l’Or du Rhin[2] et le fruit défendu du Christianisme d’une part, et d’autre part entre les pommes de vie de Freia[3] et l’arbre de vie du Christianisme. Par cette idée d’impureté, de trouble, introduite dans le monde, il en résulte évidemment, par réaction, l’aspiration à un retour au calme et à la paix originelle du monde : c’est l’Age d’or, parfois placé dans le passé, parfois dans l’avenir.

Dans les Eddas la faute originelle est toujours causée par les Dieux (les Ases). Le plus souvent c’est Locki (ou Locke), le dieu du mal et de la fourberie, le coupable ; et il s’agit aussi presque toujours d’un pacte conclu entre les Dieux et les géants, Freia en étant le prix.Capture-d-ecran-2012-03-01-a-13.15.33.png

Dans l’un des Eddas on parle de la construction d’un château par les géants sous l’ordre du Dieu Odin. C’est dans ce dernier Edda seulement que l’idée de faute existe avec un sens plausible, car en effet, les Dieux, en demandant la construction du Walhalla et en créant un pacte avec les géants savaient pertinemment qu’ils avaient l’intention de ne pas tenir le prix. Ils commettent donc là une faute certaine. Dans les autres Eddas la faute reste vague, voire inexistante. Cette idée de chute, de « Crépuscule des Dieux » (Ragnaröck) s’expie par trois hivers consécutifs et rigoureux, sans été, suivis d’un embrasement final qui purifiera la terre et l’air d’où il sortira une terre et un ciel nouveau.

Chez les Scandinaves, l’âge d’or semble placé dans le futur.

 

Chapitre 2 : « Idée de chute dans la Tétralogie »

 

 

 

Il s’agit d’une suite de fautes causée par Wotan. Il écoute les conseils perfides de Loge, demande par orgueil la construction du Walhalla et met perfidement en prix Freia.

L’or à l’état pur, représente la loi primitive du monde, la pureté, l’amour, la paix, l’ordre. A la fin du « Crépuscule » quand il retrouve cette forme primitive c’est le bonheur idéal.

L’or en anneau c’est le renoncement à l’amour, la malédiction, la haine. Remarque : la roue et l’anneau ont toujours été symboles de fatalité et donne une idée de cycle[4].Capture-d-ecran-2012-03-01-a-13.44.53.png

Dans la Tétralogie il y a donc deux âges d’or, un dans le passé, avant le vol de l’or, l’autre dans le futur.

Le dilemme pour Wotan est terrible : - accepter la mort (autrement dit ne pas donner l’or aux géants et le rendre au Rhin, donc renoncer à Freia et à ses pommes de vie). – ou condamner le monde à sa perte (garder Freia et ses pommes ce qui donnera l’illusion de garder la vie).

Il est d’ailleurs notoire que lorsque Wotan verra sa lance brisée par Siegfried[5] il renoncera lui-même aux pommes d’or de Freia. Car il est bien certain que tant que l’or n’est pas retourné au fond du Rhin revêtir sa forme primitive le monde ne connaîtra pas l’harmonie.

 

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Donc : choisir la mort ou la fin du monde ! Et Wotan, par orgueil, choisit la fin du monde pour jouir encore d’une illusion de vie. Seule la mort des Dieux peut encore sauver le monde, mais Wotan n’est pas encore prêt pour les grands renoncements.

Freïa, pour Fasolt[6] c’est tout simplement la femme ; mais pour Fafner c’est la vie des Dieux.

 

 

 

 

 

 

Freia, die holde

Holda, die Freie

Freia la belle

Holda la libre

 

Il y a deux fautes de Wotan : le mensonge sur le prix du Walhalla et le vol de l’Anneau à Alberich[7].

 

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Il y a une désharmonie entre la force (le Walhalla) et le droit et la raison (la lance de Wotan) : on n’atteint pas la force par le droit, c’est là le point faible d’où partira tout l’écroulement.

Loge : c’est « l’insidieux serpent biblique ». C’est lui qui est à la base de tout et Wotan le reconnaît lui-même à Brünhilde dans sa grande tirade de la scène 2 du IIè acte de la Walkyrie. C’est sur ses conseils que Wotan agit et c’est lui (Loge) qui détruira le Walhalla. Une seule fois il a été dompté par Wotan[8]. Loge est le dieu du feu, mais aussi celui de la ruse.

 

Loge heisst du,

Doch nenn’ich dich Lüge

C’est toi le feu

Mais plus encore le fourbe.[9]

 

Le feu a deux significations : la destruction et la purification. Loge est comme le temps : il évoque une idée de fuite éternelle[10]. Son leitmotiv évoque d’ailleurs bien cette impression de fuite insaisissable. Loge à la fin de l’Or du Rhin exprime bien ses intentions : retourner en flammes sifflantes pour perdre ses dompteurs. C’est son aspect destructif.

Les Nornes au prologue du « Crépuscule » s’interrogent sur le sort de Loge.

 

 

 

 

 

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Wotan l’a dompté par sa lance8 mais Loge en rongeant les Runes[11] gravées sur la lance s’affranchit ainsi de la loi qui le liait à Wotan.

Le génie de Wagner consiste donc à avoir rénover les Eddas vieillis en leur donnant un sens qui remonte à la source du monde :

-       le péché originel est nécessaire pour la Rédemption.

-       Le péché d’Adam est nécessaire pour le salut du monde par le Christ en croix.

« O péché d’Adam, péché nécessaire puisqu’il a été effacé par la croix de JC. O heureuse faute puisqu’elle a eu un tel réparateur », chantait l’Eglise catholique[12] le Samedi Saint durant la bénédiction du cierge Pascal.

Infini est le nombre de poètes et de mythes, les plus libres et les plus affranchis, qui partent de ce point de vue. Il semble bien qu’il s’agisse là de la seule possibilité d’expliquer le monde[13].

 

DEUXIEME PARTIE : WOTAN

 

Chapitre 1 : « Les efforts de Wotan vers la Rédemption »[14]

   

 

 

 

 

 

 

Dans l’esprit de Wotan se dessinent deux perspectives : - mise en garde par Erda[15] et par le premier des ravages de l’anneau (mort de Fasolt). Il envisage un futur catastrophique. – et une possibilité d’éviter la catastrophe par l’Epée des Dieux[16] dont le leimotiv

 Capture d’écran 2012-03-02 à 15.58.56

 [17].

 

  Le Rhin – ou la Nature – c’est le monde à l’état primitif, en paix, en harmonie avec lui-même.

 

L’épée c’est le moyen par lequel Wotan va tâcher d’atteindre la Rédemption. Capture d’écran 2012-03-02 à 09.55.18Or la Rédemption n’est qu’un moyen pour retourner à la pureté naturelle du monde. Le Walhalla n’est plus alors le symbole de l’orgueil mais de la Rédemption. Wotan envisage ici de le faire garder par des guerriers. Ce qu’il ne peut faire il envisage qu’un autre le fera. Les Runes l’empêchent de violer tous les traités sous peine de perdre ses pouvoirs divins.

Erda (la Gaïa Grecque) : c’est le cœur du monde, c’est la Nature, son leimotiv d’ailleurs (les Nornes) se confond presqu’avec celui du Rhin (mais en mouvement descendant).

 

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« Son sommeil est rêve, son rêve est pensée, sa pensée est savoir[18]. »

Ici intervient le rôle des Walkyries : chercher les guerriers tués en armes et les ramener au Walhalla. Ainsi elles manifestent leur rôle de Rédemption, et cela l’est également par leur onomatopée verbale :

 

Wal kyrie

Wal halla

Il y a une idée de choix.

 

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Capture-d-ecran-2012-03-02-a-11.48.24.pngLes neuf Walkyries semblent être une transformation Nordique des neuf Muses de chez nous. Elles deviennent les divinités des morts. D’ailleurs le leitmotiv des Walkyries[19] de l’Epée et du Rhin se ressemblent[20].

Lorsque l’idée de la voie de la Rédemption naît dans l’esprit de Wotan – symbolisée par l’apparition de l’épée – naît aussi dans son esprit l’idée des Walkyries. Il descend vers Erda, la charme par l’amour et elle lui livre l’une des racines du Crépuscule des Dieux :

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=KMTRqAgLw04

 

 

« Quand l’esprit ténébreux de l’Amour[21]

Engendrera son fils dans la colère[22]

L’on verra s’écrouler le céleste séjour[23]. »

 

 

 

 

 

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La seule possibilité de Rédemption est de rendre l’or au Rhin. Seul un héros affranchit des Dieux pourra le faire[24]. Or les héros sont ramenés au Walhalla par les Walkyries et les Walkyries sont filles de Wotan[25]… !

Wotan va alors créer une révolte contre lui-même : il descend sur terre s’unir à une mortelle, engendrant ainsi Siegmund et Sieglinde,Capture-d-ecran-2012-02-21-a-12.12.32-copie-1.png puis par une série de malheurs il fait se révolter Siegmund contre les Dieux. C’est ici qu’intervient vraiment l’idée de l’épée divine protectrice de Siegmund. Wotan voit l’inceste de ses enfants d’un œil approbateur. Il y voit le couple rédempteur. Mais l’intervention de Fricka[26] précise à Wotan le rôle que celui-ci a joué dans la vie malheureuse de Siegmund. Capture d’écran 2011-09-04 à 13.49.49Celui-ci n’est donc pas affranchi de la loi divine. Ici Wotan accepte un énorme sacrifice : briser la vie de celui dans lequel il avait mis tout son espoir. Il éprouve un dégoût pour la race divine. Il est à noter que tout le rôle de Wotan ne consiste qu’en une série de renoncements, depuis l’Or du Rhin jusqu’au suprême renoncement final[27].

Lorsque Brünhilde se révoltera dans le rôle que lui assigne son père, le premier pas vers la Rédemption sera fait[28].

Ici apparaît l’incapacité de Wotan de trouver la Rédemption. Le Pécheur ne peut être Rédempteur. Seul un être pur peut s’en charger : le bouc émissaire, Parsifal, JC. Ainsi donc les souffrances du Golgotha par un homme pur assurent le salut de l’Homme que lui, pécheur, ne peut assumer seul.

En parallèle à Wotan Alberich engendre son fils22. « Ainsi le mal est libre alors que le Bien est enchaîné. »

 

 

 

Ci-dessous en deux illustrations : Crépuscule Acte II scène 1

 

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Si le rôle de Wotan, dans les deux derniers drames[29] semble s’effacer il est toujours très présent, le centre de tout, c’est le résultat de ses actions précédentes.

 

 

Chapitre 2 : « Réflexions sur le personnage de Wotan »

 

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https://www.youtube.com/watch?v=0FvFzWf4A48

 

 

Capture-d-ecran-2012-03-03-a-11.49.16.pngWotan tient un rôle privilégié dans toute la Tétralogie. Les autres Dieux ne sont que des symboles et lui obéissent aveuglément. Freia, comme les autres, n’est que la faculté d’aimer de Wotan. Loge seul est indépendant. C’est une puissance élémentaire. Wotan est le Dieu unique.

Wotan, comme Odin, n’a pas produit le monde, il l’a seulement organisé et bien qu’il en soit prisonnier par les lois il peut le détruire par un seul acte de volonté.

Wotan, Odin, les Ases en général sont des Hommes déifiés, et en effet Wotan est bien humain, il souffre, il éprouve des sentiments, des passions. Il ressemble à Adam.

 

On peut également donner cette explication : Wotan et les Ases représentent la classe Aristocratique. Alberich est l’ennemi social, la tyrannie et l’anarchie, Siegfried et Brünhilde la libération des dures lois primitives.

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La lance de Wotan est tirée du Frêne du Monde Igdrasil, les Runes gravées sur cette lance représentent les Lois de l’Univers.

 

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En Scandinavie, pour illustrer le fait que toutes les choses humaines, toutes les parties du monde, communiquent entre elles on a pris l’image de la sève qui circule dans le tronc d’un arbre.

Mais chez Wagner Igdrasil représente le monde passé, il brûlera d’ailleurs avec le Walhalla et il périt de la blessure que lui a faite Wotan en taillant sa lance dans l’une de ses branches. La lance est donc bien la cause de la fin du monde.Capture d’écran 2012-03-02 à 12.44.50

Fricka25 est la personnification de la sagesse que Wotan obtint en buvant à la source de sapience au pied d’Igdrasil, moyennant le paiement d’un œil[30]. Fricka est comme Freia la personnification d’une faculté de Wotan, ici celle du sens du possible, du réel : savoir choisir les actions réalisables dans le rêve de domination de Wotan. Les Runes gravées sont le fruit de la Sagesse. L’œil perdu peut être l’intuition délaissée pour la froide intelligence – ce qui ne change d’ailleurs en rien le cœur de Wotan qui aspire toujours au rêve, à l’idéal. Wotan est donc le fini, le concret, et aussi l’infini et l’inconnu. La lance où sont gravées les Runes est personnifiée par la sagesse logique de Fricka.

Le Walhalla, fruit du désir, est personnifié par Brünhilde (« fille du désir »).Capture-d-ecran-2012-03-02-a-16.07.01.png Donc Brünhilde est à l’opposé de Fricka, désir de Sagesse. 

Il y a deux désirs de sagesse chez Wotan : Erda et Fricka. Mais le vrai désir est la Walkyrie. 

Wotan est comme Osiris : il pousse (fouet et désir) et retient le Monde (Sagesse des Runes).

 

Le sens de l’épée pour Wotan : elle est une volonté humaine, sans Runes gravées, sans traité, donc sans condition.

 

Siegmund n’est ni la spontanéité ni la liberté il n’est que la pensée de Wotan.

 

 

L’épée ne prendra sa pleine réalité de liberté, de courage, de spontanéité, seulement lorsqu’elle aura été rompue par la lance[31]

et reforgée par Siegfried[32].

 

 

 

 

 

 

 

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Brünhilde est fille du désir de Wotan, elle va rompre ce lien, abandonnera le monde divin pour devenir autonome, donc différente et contraire à Wotan. Ce qu’elle sera après la suppression de sa déité elle seule peut le dire : le ciel et la terre la séparent de Wotan. Brünhilde devait suivre son père puisqu’elle est « Lui », le niant elle s’affranchit. Dès lors Wotan n’est plus « le centre d’où tout rayonne ». Brünhilde et Siegfried, sortis de Wotan mais différents de lui, pourront seuls rédimer le monde.

Avec Brünhilde indépendante Wotan perd le goût d’agir.

Toute la Tétralogie peut donc se diviser en deux parties : - la première jusqu’à la désobéissance de Brünhilde – la seconde : tout le reste.

 

 

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TROISIEME PARTIE : « LA REDEMPTION »

 

 

Chapître 1 : « la libération »

 

En désobéissant à son père, Brünhilde accomplit donc son premier pas vers la Rédemption.

L’épée « Nothung » n’existant que par la volonté du Dieu il est donc naturel que la lance la brise. Contre la volonté de Wotan Sieglinde est sauvée par Brünhilde et va se cacher à Neidhöl, là où Wotan perd son pouvoir puisqu’il s’agit de la cachette de l’or et que par le traité il ne peut reprendre l’or.

Il est certain que si Brünhilde n’avait pas sauvé Sieglinde, Wotan, en la tuant, aurait tué la seule voie de Rédemption. Il s’agit donc bien là d’une action complètement détachée de la volonté de Wotan : c’est un pas vers la Rédemption. Brünhilde est innocente, elle n’a pas touché l’anneau, le poids des Runes de Wotan ne pèse pas sur ses épaules. C’est grâce à elle même que Brünhilde pourra s’unir à Siegfried, c’est elle qui demande la présence du mur de feu qui éloignera les lâches.Capture-d-ecran-2012-03-03-a-11.38.06.png

 

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Au premier acte de Siegfried les intentions de Mime7 sont les suivantes : il a élevé Siegfried pour que celui-ci tue Fafner (tranformé en dragon) et pour que lui, Mime, s’empare ensuite du trésor.

 

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https://www.youtube.com/watch?v=08vTtu4pmjk

 

 

Wotan Errant (Wanderer) : il a une grande cape, un bâton de voyage et son chapeau rabaissé sur les yeux. C’est ainsi qu’est représenté Odin en Scandinavie.

 

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Siegfried n’est pas seulement l’être qui ne connaît point la crainte mais qui ignore aussi les lois du monde, les Dieux, les Runes. Il peut donc seul ainsi, franchir les flammes dont l’abord est interdit à tous ceux qui craignent la lance de Wotan.

 

http://www.wagneropera.net/Operas/Intro-Siegfried.htm

 

link

 

Siegfried forgeant lui-même « Nothung » forge sa propre liberté et c’est justement son ignorance dans l’art de forger qui lui sert.

Les géants sont soit la primordiale humanité soit les forces naturelles.Capture d’écran 2012-02-21 à 09.25.10-copie-1

 

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Dans les Eddas ils sont toujours ennemis des Ases. Fafner est le vieux monde  dégradé par l’anneau. Siegfried c’est le nouveau monde. Mais le fait que Siegfried ne connaisse pas l’anneau et son pouvoir est un grand danger, car une fois le dragon tué l’anneau peut retourner aux mains de Mime ou d’Alberich.

 

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-03-02-a-15.53.31.pngOn peut voir dans l’oiseau la voix maternelle de Sieglinde ou la providence des Wälsung[33], ou bien encore celle du nouveau monde qui rendra l’or au Rhin, assumant ainsi la Rédemption.

 

 
Au début de l’acte III de Siegfried Erda ne sait plus.  C’est Wotan qui lui apprend la suite des événements, il a compris, il est résigné. Calmement, il sait. Erda va disparaître aussi.
 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=0X-ld4km6QA

 

 

 

 

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La rencontre Wotan Siegfried est un symbole[34]. Cette fois la lance de Wotan est brisée par l’épée reforgée de Siegfried. C’est la nouvelle humanité qui brise l’ancienne, les Runes etc… Nothung s’est affranchi de la pensée de Wotan par la main de Siegfried.

 

Le réveil de Brünhilde[35] : Chez Brünhilde c’est à la fois la joie et la révolte. Chez Siegfried c’est l’éveil sexuel. Brünhilde perd son caractère divin elle devient mortelle[36], elle perd sa vue parfaite et prophétique de déesse. C’est le second pas vers la Rédemption. Le ciel et la terre s’unissent, humanité égale divinité.

La lance divine brisée c’est la libération de l’Homme, la victoire sur Fafner, sur Wotan, c’est la liberté.

Lorsque le coupable prolonge sa vie jusqu’à l’apparition du rédempteur, il meurt purifié (Wotan, Anfortas[37]). Le Rédempteur apporte une loi nouvelle – de même pour Parsifal.

 

Chapître 2 : « La Rédemption »

 

Wotan a compris qu’un nouveau monde allait naître : il fait couper le frêne du monde et le fait déposer en bûcher autour du Walhalla. Le « Crépuscule » est aussi l’Aurore d’une humanité neuve qui apparaîtra quand la malédiction d’Albérich[38] cessera.

Au moment où les trois Nornes vont prédire l’avenir[39] le câble se rompt. C’est le signe d’un changement d’hégémonie. Cette prédiction dépasse leur science. Le futur sera sans aucun lien avec le passé. Les Nornes et Erda disparaîtront aussi et tous les témoignages de l’ancien monde : Wotan, le câble, le frêne, l’or.

 

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Dans les Eddas le cataclysme est pire : ciel ET terre sont remplacés. C’est alors l’âge d’or.

La réaction de Brünhilde devant la demande de Waltraute[40] nous amène à ce paradoxe : l’anneau qui fut à l’origine forgé en renonçant à l’amour, devient maintenant, pour Brünhilde, gage d’amour. C’est une preuve supplémentaire de la séparation des deux mondes. Mais c’est aussi l’empreinte de la malédiction d’Alberich.

 

 

 

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Mais Brünhilde n’a pas encore compris, elle croit seulement avoir compris[41]. Hagen seul sait que Siegfried et Brünhilde sont époux. Avec Hagen la malédiction est aussi représentée sur terre. Le philtre est le résultat naturel de la malédiction[42]. Le couple rédempteur est ignorant du mal du monde, il en souffre, ce qui ne le rend pas pour autant complice. Siegfried n’a pas désiré l’anneau. La malédiction est là cependant. Ainsi lorsque Brünhilde brandit l’anneau à la fin de l’acte I pour se protéger c’est ce qui cause sa perte[43].

 

 

 

 

Acte II du « Crépuscule » : seul Hagen peut comprendre le scandale de la scène 4[44].

 

 

 

Capture-d-ecran-2012-03-03-a-11.41.09.pngPour lui les évènements sont propices, Siegfried est devenu parjure et Brünhilde va révéler à la scène 5 le seul endroit vulnérable du héros.  Dans le trio final l’œuvre des ténèbres s’étend par tout le monde. Siegfried va mourir, mais qui aura l’anneau ? Le couple rédempteur est disloqué. Sous l’influence du filtre Siegfried perd son caractère de héros. Il devient brutal (fin du 1er acte), vulgaire (fin de la 1è scène du IIIè acte).

 

Crépuscule Acte I & II :

Le château de Gunther sur les bords du Rhin.

 

Ci-dessous : Crépuscule Acte I scène 2

(de gauche à droite : Gunther, Gutrune, Siegfried et Hagen)

 

 

 

Ci-dessous : Crépuscule Acte II scène 2

Hagen assis - Siegfried debout

 

[Le Crépuscule des dieux] Vor der Halle der Gibichungen. Wagner, Götterdämmerung, II, A : [estampe] / Jos. Hoffmann pinx. ; H.L. Fischer sculp.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Crépuscule Acte III scène 1

 

 

C’est un peu semblable pour Brünhilde lorsqu’elle complote la mort de Siegfried, elle devient plus humaine.

Dans la scène 2 du IIIè acte quand Siegfried recouvre la mémoire Gunther découvre alors la perfidie de Hagen. Dans la mort de Siegfried le sacrifice n’est pas volontaire.

 

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A propos de la célèbre marche funèbre Lavignac écrit : « il s’agirait plutôt d’une « oraison funèbre ». En fait « la Tétralogie tout entière s’incline sur la mort de Siegfried ». Cette marche funèbre, la nuit, est aussi la marche qui porte sur le brancard improvisé la destinée du monde car l’anneau est toujours au doigt de Siegfried.

A la scène 3 Brünhilde apparaît sur les thèmes de la Nature, du Rhin, des Nornes et du Crépuscule des Dieux.

 

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C’est là seulement qu’elle comprend que sa douleur est nécessaire à la Rédemption. Elle sait « tout »[45]. C’est consciemment et volontairement qu’elle va réaliser la Rédemption du monde.

 

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C’est le renoncement parfait, à Siegfried, à l’amour par la douleur. On arrive ici à un niveau Chrétien.

 

 

La CONCLUSION de ce drame n’est donc ni optimiste ni pessimiste : il s’agit de la Rédemption du monde, Rédemption que la douleur a fécondée.

 

 

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ANALYSE ET REFLEXIONS SUR PARSIFAL

 

 

Parsifal et l’Anneau sont frères de la même idée. Siegfried et Parsifal sont purs. Parsifal agît par amour et par pitié, mais Siegfried agît uniquement par instinct. Brünhilde comprend « Tout » devant le cadavre de Siegfried ; Parsifal comprend tout après le baiser de Kundry. Siegfried et Parsifal ont eu une enfance semblable : père tué en armes avant la naissance de l’enfant, mère morte avant la Rédemption, adolescence passée dans les bois loin de toute société. Par instinct ils ont tous deux le don de Soi absolu et permanent. Anfortas et Wotan ne peuvent se racheter eux-mêmes. Tous deux aspirent à la mort, Anfortas à la mort Chrétienne, Wotan à l’anéantissement du monde. Dans l’Anneau il s’agit de la lutte d’une volonté libre contre la fatalité d’une malédiction (thèmes de la Tragédie Grecque).

Wotan tend constamment vers la Rédemption. Les Runes apportent une nouvelle initiation du monde. D’ailleurs Odin est censé avoir apporté à son pays calcul et écriture.

Avec le Christianisme l’Homme doit livrer une lutte avec lui-même mais nous en voyons seulement le résultat. Dans le drame païen l’Homme lutte contre les monstres, alors que le Chrétien tend vers le passé par l’examen de ses fautes et vers l’avenir par les résolutions prises… Les héros vivent toujours tout entier dans le présent, ce sont des intuitifs.

 

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Parsifal n’est pas le Rédempteur, c’est un imitateur du Christ. Parsifal seul ne pourrait racheter personne, il contribue ainsi aux souffrances du Calvaire. « Rédemption au Rédempteur ! »[46] « La pureté musicale de Parsifal se sent mais ne s’explique pas . »

 

 

 

 

 

Le mystère Chrétien de l’Incarnation a vraiment inspiré Wagner. Il semble bien que Wagner, instinctivement ait remonté aux sources de la Vérité.

 

Carl de Grisenoy

 

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LISTE DES ILLUSTRATIONS :

 

1è partie : chapitre 1 - 2è image Odin dans une représentation traditionnelle.

 

     chapître 2 - 1è image : Ouroboros, symbole rosicrucien et alchimique.

-       2è image : l’Or du Rhin 1è scène dans le décor d’origine de Brückner (pas le compositeur !)

-       3è image : mise en scène moderne (en Allemagne ?) et respectant cependant très bien les idées de Wagner : final de l’Or du Rhin.

-       4è image : les Nornes (Prologue du Crépuscule des Dieux) sans doute mise en scène de Wieland Wagner.

 

2è partie : chapître 1 - 1è image : un exemple de Runes.

-       2è image : le rocher des Walkyries, décors de la création (1876).

-       3è image : les Walkyries (La Walkyrie acte III),

      mise en scène de Wieland Wa gner.

-       4è image : « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico : invocation d’Erda au IIIè acte de Siegfried.

-       5è image Peter Hofmann dans Siegmund - en cartouche le même avec Jeanine Altmeyer dans Sieglinde.

-       6è image : « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico : 1è scène de l’acte II du « Crépuscule » (Gunther et Hagen).

 

                 Chapître 2 - 1è image :Wotan, final de la Walkyrie, mise en scène Patrice Chéreau (1977 – 1980) – cartouche de gauche Rudolf Bockelmann, Wotan de 1931 à 1941 – cartouche de droite une peinture de Wotan.

-       2è image : « Le Crépuscule » Acte II scène 4 dans la mise en scène historique de Patrice Chéreau.

-       3è image : Igdrasil, le Frêne du monde, « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico.

-       4è image : idem avec Wotan taillant sa lance dans une branche d’Igdrasil.

-       5è image : Osiris.

-       6è image : Siegfried final de l’acte I – mise en scène P. Chéreau avec Zednik dans Mime.

-       7è image : Siegmund et Brünhilde « La Walkyrie » Acte II sc 4 – Peter Hofmann et Gwyneth Jones, m en sc P. Chéreau.

 

 

3è Partie : Chapître 1 : 1er cartouche droite : « les adieux de Wotan » (final de la Walkyrie) dans une mise en scène de Tietjen & Preetorius - 1937 - 2è cartouche de gauche : toile de Gaston Bussière (salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Macon !)

            - 1è image : le sommeil de la Walkyrie par Hans Toepper.

            - 2è image : Siegfried - Ier acte scène 3 : Mime de Hans Breuer, rôle de Mime (date inconnue).

            - 3è image : le dragon du IIè acte de Siegfried en 1951. (sans doute m en sc de Wieland Wagner)

            - 4è image : Siegfried - Acte III scène 2 avec MacIntyre dans le « Wanderer » (Wotan).

            - 5è image : les géants, l’Or du Rhin scène 2. Mise en scène P. Chéreau.

            - 6è image : « L’oiseau » dans l’acte II de Siegfried au Staatsoper de Stuttgart – 2002 – 2003 - dans une mise en scène idiote et vulgaire pour les 1er et 3è acte et géniale pour le second acte.

            - 7è image : idem : Wotan au IIIè acte de Siegfried !

 

Chapître 2 -1è image : Le fil des Nornes s’est rompu, les Nornes redescendent sous terre retrouver leur mère Erda. « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico

- 2è image : La malédiction d’Alberich à la scène 4 de l’Or du Rhin par Zoltan Kelemen  m en sc P. Chéreau.

              - 3è image : P. Chéreau : trio final de la dernière scène du IIè acte du « Crépuscule ».

              - 4è image : Acte III 1è scène du « Crépuscule » Siegfried et les filles du Rhin tableau de G. Bussière (toujours à Macon !)

              - 5è image : Marche funèbre de Siegfried (IIIè acte du « Crépuscule ») - origine inconnue.

              - 6è image : Brünhilde avec son cheval Grane : Amalie Materna – 1876 –

- 7è image : final de la Tétralogie : « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico

 

Analyse et réflexion sur Parsifal : Parsifal Acte I, second tableau, m en sc Wieland Wagner.

 

-       Dans les notes : cartouche de gauche : Les dieux nus et les pommes d’or de la jeunesse éternelle d’Erda. « scènes de la Tétralogie » par Ul de Rico.

 

 

           

 

 

 

   


* Je découvre avec stupéfaction en faisant mes recherches iconographiques que j'ai été publié sur le mêmeCapture-d-ecran-2012-03-02-a-16.10.37.png sujet dans la revue "Oblique" en 1979 page 148 !

[1] Donc Carl de Grisenoy

[2] 1è scène de l’Or du Rhin – prologue de la Tétralogie.

[3] 2è scène d

e l’Or du Rhin. Elle possède des pommes d’or qui donnent la jeunesse éternelle aux Dieux.Capture-d-ecran-2012-03-02-a-16.24.29.png

 

[4] Qu’exprime d’ailleurs le leimotiv Wagnérien.

[5] Siegfried Acte III scène 1.

[6] Les deux géants de l’Or du Rhin se nomment Fasolt et Fafner.

[7] Albérich est un gnome, il est frère de Mime. C’est lui qui a volé l’or du Rhin puis l’a forgé en anneau en renonçant à l’amour. Wotan lui arrache l’anneau à la scène 3 de l’Or du Rhin.

[8] A la fin de la Walkyrie.

[9] Paroles prononcées par Froh dans la 2è scène de l’Or du Rhin.

[10] Comme dans « le lac » de Lamartine. (note de l’auteur)

[11] Les Runes – écriture ancestrale – gravées sur la lance de Wotan gèrent les fondements du monde.

[12] Que je n’ai trouvé dans aucun missel !

[13] Et on retrouve ici les théories illuministes du XVIIIè siècle, particulièrement Martinez de Pasqualy.

[14] Ce chapitre commence par une géniale explication de texte du final de l’Or du Rhin qui n’a pas été reproduit.

[15] Déesse de la Terre et mémoire universelle. 

[16] Dont l’ajout tardif par Wagner s’est avéré nécessaire.

[17] Il n’est formé que par les trois notes de l’accord parfait. Il est d’ailleurs extraordinaire d’avoir une telle puissance d’évocation avec si peu de moyens.

[18] Siegried, Acte III scène 1.

[19] La fameuse Chevauchée des Walkyries.

[20] Toujours les trois notes de l’accord parfait – majeur ou mineur -.

[21] Alberich.

[22] Hagen – qui n’apparaît que dans le « Crépuscule ».

[23] C’est évidemment le Walhalla.

[24] Ce sera évidemment Siegfried. Mais Patrice Chéreau, dans sa mise-en-scène historique, est d’une autre opinion.

[25] Et d’Erda - en tout pour Brünhilde -.

[26] C’est la « légitime » de Wotan !

[27] Un peu comme toute la vie de Liszt lui-même (conférence sur le renoncement chez Liszt au CNSMDP).

[28] La Walkyrie Acte II sc 4.

[29] Siegfried et le Crépuscule des Dieux.

[30] Voilà pourquoi Wotan est borgne.

[31] Fin du IIè acte de la Walkyrie.

[32] Premier acte de Siegfried.

[33] Les Wälsung sont la race maudite créée par Wotan : Siegmund et Sieglinde.

[34] Siegfried Acte III scène 2.

[35] Fin du 3è acte de « Siegfried ».

[36] Ce qui est capital pour bien comprendre (et accepter) l’immense duo final. Humanisation que le texte et la musique décrivent soigneusement (et longuement).

[37] Le « Roi Pêcheur » (sic) dans Parsifal.

[38] Scène 4 de l’Or du Rhin.

[39] 1er tableau du prologue du Crépuscule des Dieux.

[40] « Crépuscule des Dieux » acte I scène 3. Waltraute est une Walkyrie, l’une des huit sœurs de Brünhilde.

[41] Durant tout le 1er acte du « Crépuscule ».

[42] « Crépuscule » Acte I scène 2.

[43] Le gage d’amour devient malédiction.

[44] Où on chante : «  Brünhild’ und Gunther, Gutrun’ und Siegfried » !

[45] « Alles, alles, alles weiss ich – alles ward mir nun frei ! »

[46] Paroles finales de Parsifal.

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